Aller au contenu

Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/280

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

républicains ; vingt-sept jeunes gens le suivent, s’arment à la hâte de tous les instruments qui leur tombent sous la main, et marchent sur Jallais, en sonnant le tocsin et en recrutant, une foule de paysans qu’entraîne la voix de Cathelineau. Arrivé devant Jallais, défendu par 80 républicains et une pièce de canon, il s’empare du poste et enlève la pièce. Bientôt Chemillé est aussi emporté après une vive résistance : cet exploit exalte toutes les têtes, de nombreux renforts viennent encore accroître la troupe de Cathelineau.

Dès le 14 mars, il compte déjà 3,000 hommes sous les armes, et le 13 il se présente devant Chollet où il est encore vainqueur. C’est alors que l’importance toujours croissante de la révolte décida les Vendéens à choisir pour chefs Bonchamp et d’Elbée.

Cathelineau conserva sous ces chefs un rang important et une immense influence sur les paysans qui le surnomment le saint d’Anjou, et il combattit avec sa bravoure ordinaire à Vihiers, Chemillé, Vezins, Beaupréau, Thouars, Parthenay, La Chataigneraye, Vouvant, Fontenay, Concourson, Montreuil et Saumur. Après la prise de cette dernière ville, l’insurrection avait pris un tel degré d’importance que les chefs royalistes crurent devoir, pour assurer l’accord dans leurs opérations, confier le commandement à un seul. Ils choisirent Cathelineau.

Le 27 juin 1793, le nouveau généralissime se présenta, devant la ville de Nantes, à la tête de 80,000 hommes, tandis que Charette devait le seconder avec 30,000 insurgés du bas Poitou. Mais cette formidable expédition était mal combinée, elle vint échouer contre les courageux efforts des habitants et d’une garnison de 3,000 hommes. Le 29, Cathelineau fut renversé de cheval par une balle : cet événement entraîna la dispersion des Vendéens.

Cathelineau mourut de sa blessure douze jours après à Saint-Florent.

duc de Vicence, né à Caulaincourt en 1773, fils aîné du marquis de Caulaincourt, officier général.

Armand entra au service à 15 ans, fut successivement sous-lieutenant, lieutenant, capitaine, aide-de-camp de son père et officier d’état-major.

Destitué et mis en prison comme noble en 1792, il n’en sortit qu’à la réquisition qui l’appelait à l’armée où il servit pendant trois ans comme grenadier ; il fut réintégré dans son grade de capitaine en l’an III, sur la demande de Hoche ; aide-de-camp du général Aubert-Dubayet, il l’accompagna à Venise, puis à Constantinople. De retour en France avec l’ambassadeur ottoman, il fit la campagne d’Allemagne en l’an VII, alla six mois en mission diplomatique à Pétersbourg, 3e aide-de-camp du premier Consul ; général de brigade en l’an XI, général de division en 1805, grand écuyer de l’Empire, duc de Vicence, ambassadeur en Russie pendant quatre ans ; rappelé en 1811, il désapprouva constamment la malheureuse expédition de Russie. Ce fut lui que l’Empereur choisit pour compagnon de son voyage de Smorgoni à Paris. La confiance de Napoléon pour Caulaincourt s’accrut encore par ce tête à tête de quatorze jours et de quatorze nuits. Plénipotentiaire auprès des souverains alliés durant la campagne de Saxe, il signa l’armistice de Pleswitz, fut envoyé ensuite comme plénipotentiaire au congrès de Prague où il travailla vivement à amener la paix : ce ne fut ni sa faute, ni celle de Napoléon si elle ne fut pas conclue.

Sénateur en 1813 et ministre des relations extérieures, négociateur au Congrès de Chatillon, plénipotentiaire de