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son patriotisme. Il organisa, de son propre mouvement, un corps de volontaires dans le Dauphiné, et marcha contre Loverdo et Gardanne, qui paraissaient vouloir défendre la cause royale. Il atteignit ce dernier sur les hauteurs de Gap, et l’un et l’autre, au lieu de combattre, s’embrassèrent aux cris de vive l’Empereur. Nommé quelques temps après lieutenant-général, il commanda une division de l’armée des Alpes jusqu’au second retour de Louis XVIII.

M. Chabert a été, en vertu de la loi du 15 novembre 1830, placé dans le cadre de réserve. Il alla résider à Grenoble.

Son nom est gravé sur l’arc de l’Étoile, côté Sud.

CHABRAN (JOSEPH)

né à Cavaillon ( Vaucluse), le 21 juin 1763, professait les mathématiques chez les Oratoriens, au commencement de la Révolution. Il embrassa avec chaleur la cause de la liberté, et entra dans la carrière des armes au moment où les puissances coalisées menaçaient de franchir les frontières de la France. Nommé capitaine au 5e bataillon des Bouches-du-Rhône, le 4 août 1792, il fit en cette qualité sa première campagne à l’armée d’Italie. Le 11 mai 1793, il obtint le grade de capitaine-adjoint provisoire à l’état-major de cette armée, combattit avec distinction à l’affaire de Pérus, à celle de Lignier, et devint chef de bataillon adjudant-général provisoire le 8 ventôse an II, puis adjudant-général chef de brigade, le 27 prairial an III. Chabran se signala surtout au passage du pont de Lodi, le 22 floréal suivant. Il fut, avec les généraux Masséna, Dallemagne, et le brave chef de bataillon Dupas, un des officiers de l’armée française qui décidèrent du succès de cette mémorable journée. Après avoir donné de fréquentes preuves de valeur à la bataille de Lonato, à la prise de Corona, au combat de Montebaldo, il mérita d’être cité honorablement dans les rapports du général en chef pour sa brillante conduite à Roveredo. Élevé au grade de général de brigade provisoire à la suite de cette affaire, le 18 fructidor an IV, il combattit ensuite vaillamment à la prise de Bassano.

Le 26 ventôse an V, il se distingua de nouveau au passage du Tagliamento, et y soutint, avec deux bataillons de grenadiers, les mouvements du corps de cavalerie commandé par Murat. Le gouvernement confirma sa nomination provisoire au grade de général de brigade, le 4 prairial suivant. Lors de l’insurrection de Vérone, le général Chabran se porta rapidement sur cette ville, s’en empara de vive force, fit un exemple sévère du chef de l’insurrection ; mais il se montra aussi modéré que généreux envers les habitants, que les lois de la guerre livraient à sa discrétion. L’habileté dont il avait fait preuve en cette circonstance difficile, détermina le gouvernement à lui confier une mission plus épineuse encore. Le 26 vendémiaire an VI, il fut chargé de réprimer les désordres qui éclatèrent dans le département des Bouches-du-Rhône, ainsi que dans celui des Alpes. Il parvint à calmer les passions auxquelles ces malheureuses contrées étaient en proie, en alliant la fermeté aux moyens de conciliation. Le gouvernement lui décerna un sabre d’honneur sur la lame duquel étaient gravés ces mots : A l’adjudant-général Chabran, avec le brevet de général de brigade, pour les batailles de Lodi, Lonato, Roveredo et Trente ; le 10 vendémiaire an VI.

En l’an VII, il eut ordre de se rendre à l’armée d’Helvétie, sous les ordres de Masséna, concourut, le 7 ventôse, au passage du Rhin, se porta sur l’ennemi qui se retirait dans la direction de Coire,