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Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/318

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mais, ajoute-t-il, si quelqu’un veut venger la mort de son camarade, me voilà prêt, » et il jette ses armes ; plusieurs de ces hommes se précipitent alors sur lui et lui font onze blessures. Quelques officiers parvinrent à grand’peine à lui sauver la vie.

A l’affaire d’Ebersberg (3 mai 1809), sa division, séparée du reste de l’armée, par l’incendie du pont sur la Traun, eut à lutter pendant trois heures et avec quatre pièces d’artillerie seulement contre 40,000 Autrichiens. Coehorn, devenu général depuis 1807, déploya en cette circonstance la plus grande valeur. Napoléon a comparé cette affaire, vu son importance, au passage du pont de Lodi. Le général Coehorn se trouva aux batailles d’Aspern, d’Essling, de Wagram, et plus tard à celle de Lutzen et de Bautzen ; il eut la cuisse emportée par un boulet à la bataille de Leipzig, resta au pouvoir de l’ennemi et mourut de sa blessure à Leipzig.

fils d’un négociant de Briançon (Hautes-Alpes), naquit dans cette ville le 11 décembre 1754.

Il passa les premières années de son enfance en Corse, où son père avait transporté son commerce. Après avoir fait ses études au collège de la Ciotat, le jeune Colaud s’engagea dans un régiment de dragons à l’âge de 17 ans. Il était lieutenant aux chasseurs d’Alsace au commencement de la Révolution.

Nommé capitaine en 1792, Kellermann, qui appréciait déjà ses brillantes dispositions pour la carrière des armes, le prit auprès de lui comme aide-de-camp. Son premier exploit dans cette campagne lui valut le grade de colonel du 20e régiment de chasseurs à cheval.

Devenu peu de temps après général de brigade, il combattit sur la frontière du Nord, sous les généraux de Dampierre, Lamarche, Larcher. Lorsque les troupes de la coalition forcèrent le camp de Famars, le 23 mai 1793, Colaud commandait le corps des flanqueurs de gauche à l’abbaye d’Harmont. Il courut de grands périls dans cette journée ; pressé, enveloppé par les ennemis, on le somma plusieurs fois de se rendre. Il ne répondit à cette sommation que par un redoublement de valeur, parvint à couvrir la retraite de l’armée, et effectua paisiblement la sienne sur Bouchain. Le général Lamarche se plut à rendre hommage à ses talents, à sa rare intrépidité, et avoua que le salut des troupes était dû à l’habileté de ses manœuvres.

Il couvrit encore la marche rétrograde qui suivit la perte de Valenciennes et la déroute du camp de César.

A la bataille de Hondscoott, où il fit des prodiges de valeur, Colaud fut dangereusement blessé d’un coup de biscaïen. Le grade de général de division fut la récompense de ce dernier exploit. Aussitôt après son rétablissement, il se rendit à Toulon, où il réduisit les insurgés qui s’étaient emparés des armes de l’arsenal. Il rejoignit ensuite l’armée du Nord, aux ordres du général Pichegru, passa à l’armée de la Moselle, dont l’avant-garde lui fut confiée, coopéra puissamment à la prise de Trêves, s’empara des redoutes de Trubach, battit les Prussiens, les contraignit à repasser promptement la Nahe, et alla former lé blocus de Mayence. Pichegru venait de quitter le commandement de Paris pour se rendre à l’armée du Rhin, lorsque le Comité de salut public invita Colaud à le remplacer. Ce général s’y refusa. En 1797, il se signala de nouveau à la bataille de Siegberg, livrée par le général Kléber. Le ministre lui écrivit à cette occasion : « C’est à vos dispositions sages et promptement exécutées qu’on est redevable des