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distinction pendant les ans rom|VIII et IX aux armées du Danube et du Rhin, et combattit vaillamment à Hohenlinden, où il reçut deux coups de feu dont l’un l’atteignit à la hanche droite, et l’autre lui traversa la cuisse du même côté.

Après la cessation des hostilités, il alla tenir garnison à Mayence et à Coblentz pendant les ans X et XI, et fut employé à l’armée de Hanovre, sous les ordres de Bernadotte, pendant les ans XII et XIII.

Créé membre de la Légion-d’Honneur le 19 frimaire an XII et officier le 25 prairial suivant, il fut nommé écuyer cavalcadour de l’Impératrice par décret du 15 ventôse an XIII, en conservant le commandement de son régiment.

Il fit partie en l’an XIV de la brigade de cavalerie légère, commandée par le général Van Marisy, de la 2e division du 1er corps de la grande année.

Le 19 vendémiaire an XIV, dans la marche du corps d’armée sur Munich, il s’empara des bagages de plusieurs généraux autrichiens et fit une centaine de prisonniers. Le 20, il entra à Munich à six heures du matin et chassa l’ennemi auquel on avait déjà fait 800 prisonniers.

Le 5 brumaire, au passage d’Inn, il poursuivit vivement l’ennemi et lui prit quelques hommes. A Austerlitz, il se couvrit de gloire, et mérita la décoration de commandant de la Légion-d’Honneur qui lui fut conférée par décret du 4 nivôse an XIV. Le 31e bulletin de la grande armée s’exprime en ces termes sur le compte de ce brave officier supérieur : « Le colonel Corbineau, écuyer de l’Empereur, commandant le 5e régiment de chasseurs, a eu 4 chevaux tués sous lui ; au cinquième, il a été blessé lui-même, après avoir enlevé un drapeau. » Il donna de nouvelles preuves de son dévouement pendant la campagne de Prusse, et fut nommé général de brigade le 12 septembre 1806.

Parti de Pulstuck avec trois régiments de cavalerie légère pour se mettre à la poursuite de l’ennemi, il arriva le 1er janvier 1807 à Ostrowiecz, après avoir occupé Brock. Pendant sa marche, il fit à l’ennemi 400 prisonniers et lui enleva plusieurs voitures de bagages.

C’est en qualité d’aide-de-camp de l’Empereur qu’il fit la campagne de 1807 ; mais il ne remplit pas longtemps ces honorables fonctions ; car il trouva une mort glorieuse sur le champ de bataille d’Eylau le 8 février 1807. Il fut enlevé par un boulet, dit le 68e bulletin, au moment où il allait porter un ordre de l’Empereur.

Son nom est glorieusement inscrit sur les tables de bronze au Musée de Versailles et sur la partie Ouest de l’arc de triomphe de l’Étoile.

CORBINEAU (JEAN-BAPTISTE-JUVÉNAL, baron, puis comte)

né à Marchiennes (Nord), le 1er août 1776. Son père, inspecteur des haras, le destina à la carrière militaire ; à peine âgé de l5 ans, il répondit à l’appel de la patrie et fut bientôt nommé sous-lieutenant au régiment de Berri-Cavalerie.

Lors de la formation de la garde impériale, M. Corbineau, dont le frère était aide-de-camp de l’Empereur, fut nommé capitaine des chasseurs ; il reçut le grade de chef d’escadron à Eylau, où son frère fut emporté par un boulet, et fut appelé au commandement du 20e dragons avec lequel il passa en Espagne et se distingua en diverses occasions, notamment sous les murs de Burgos.

En i809, M. Corbineau était à Wagram et y fut blessé. 11 commanda la 6e brigade de cavalerie à la campagne de Russie, se trouva un moment coupé du reste de l’armée et ne dut son salut qu’à l’habileté de ses manœuvres, ou, selon quelques-uns, aux secours qu’il reçut du