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1res divisions se mirent successivement en ligne. Le brouillard était, comme à Iéna, extrêmement épais ; aussi le général Gudin s’avança-t-il jusqu’auprès dé Hassenhausen sans \oir l’ennemi et sans être vu. Mais il se trouva tout à coup à portée de l’avant-garde du général Blùcher. Le général Gauthier, qui marchait en tête de la division Gudin, fit tirer sur cette colonne quelques pièces chargées à mitraille ; les escadrons et le bataillon de grenadiers ennemis furent dispersés ; l’artillerie à cheval qui les suivait fut mise en désordre ; six pièces de canon tombèrent au pouvoir des vainqueurs.

La cavalerie du général Bliicher, qui déjà débordait la droite du maréchal Davoût, menaçait de la tourner et de l’envelopper. Le maréchal ordonna au général Petit d’aller, avec sa brigade ( les 21e et 12e régiments de ligne), au secours du 25e régiment sur la droite de Hassenhausen. Pendant ce temps, le 85* régiment, soutenu par deux pièces de canon, se formait à la gauche. L’intervalle était occupé par des tirailleurs français, qui, jetés dans le village, faisaient beaucoup de mal à l’infanterie prussienne. Dix pièces de canon vinrent renforcer la droite du maréchal. Le brouillard s’étant dissipé, un corps de cavalerie ennemi, après avoir tourné le village de Hassenhausen, se trouva sur le flanc et sur les derrières de la division Gudin qu’il chargea avec impétuosité dans tous les sens. Le général français ne perdit pas la tête : il forma aussitôt son infanterie en carrés pour donner à la division Friant, qui suivait, le temps d’arriver à sa hauteur. La cavalerie prussienne renouvela plusieurs fois sa charge sans aucun succès ; les carrés français foudroyèrent ces nombreux escadrons, qui s’enfuirent dans le plus grand désordre, après avoir éprouvé une

perte énorme, et sans avoir pu parvenir à entamer un seul bataillon français. Cette cavalerie en déroute se jeta sur Spilberg, où elle fut vivement poursuivie par la cavalerie française. En ce moment, le maréchal Davoût arriva avec quelques escadrons ; la division Friant l’accompagnait. L’ennemi occupait une hauteur couronnée de bois, et que soutenait six pièces d’artillerie. Après avoir enlevé la hauteur sous le feu, le plus vif, les troupes du général Friant occupèrent Spilberg. Le maréchal Davoût fit placer près du cimetière douze pièces d’artillerie qui prirent la ligne ennemie en écharpe, et lui firent beaucoup de mal. En même temps, le village de Popel était enlevé par le colonel Higonet qui prit aux Prussiens un drapeau et trois pièces de canon. Le maréchal Davoût, toujours1 à la tête de la division Friant qui marchait en colonnes serrées, se porta en avanl, laissant Auerstadt sur sa gauche. Le feu des batteries que l’ennemi avait sur ce point n’empêcha pas le général Friant de continuer son mouvement ; il s’appuya à droite pour couper la retraite à l’ennemi.

Depuis quatre heures, la division Gudin luttait contre des forces supérieures, et se trouvait livrée à elle-même par le mouvement de la division Friant. Déjà elle commençait à céder du terrain quand la division Morand arriva à son secours. La première brigade de ce corps enleva, à la baïonnette, le village de Hassenhausen.

A onze heures du matin, le roi de Prusse ordonna une attaque générale ; le prince Henri, son frère, se mit à la tête d’un corps nombreux de cavalerie prussienne, et tomba avec impétuosité sur la division Morand, qui se défendait contre une division d’infanterie prussienne. Le prince Henri ayant été blessé dans

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