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major de la vieille garde impériale. Cette même année il reçut la décoration d’officier de la Légion d’honneur et fut nommé colonel du 9° régiment des tirailleurs de la jeune garde, à la tête duquel il fit la campagne de Saxe. Après la bataille de Dresde où il commandait une brigade, il fut promu au rang de commandeur de la Légion d’honneur, et peu avant celle de Leipzig, il fut nommé baron.

Après le licenciement de l’armée, le duc de Feltre l’attacha au dépôt de la guerre ; en 1818, le colonel Bardin fut nommé maréchal-de-camp et mis à la retraite. On lui doit le Manuel d’infanterie et plusieurs ouvrages militaires. De plus, il a publié sur la même matière un grand nombre d’articles fort bien traités^

BARRA (JOSEPH)

Barra était un enfant de la commune de Palaiseau,’ près Versailles. En 92, saisi d’une exaltation précoce, il demanda à entrer dans la division de Bressuire, commandée par Desmares. Il n’avait pas douze ans. Il partagea toutes les fatigues : et tous les dangers de la guerre ; une fois il lutta seul contre deux ennemis et les fit prisonniers. Au mois de frimaire an n, frappé au front d’un coup de sabre dans la mêlée, il tomba et mourut en pressant la cocarde tricolore sur son cœur. Cette mort qui eût été glorieuse pour tout soldat, parut héroïque dans un enfant qui, à un âge ordinairement insouciant et consacré aux jeux et au honneur, avait compris et consommé entièrement un si grand sacrifice. Le commandant Desmare.s-en donna avis à la Convention ; il terminait ainsi son rapport : a Aussi vertueux que courageux, se bornant à sa nourriture et à son habillement, il faisait passer à sa mère tout ce qu’il pouvait se procurer ; il la laisse, avec plusieurs filles et son jeune frère

infirme, sans aucune espèce de secours. Je supplie la Convention de ne pas laisser cette malheureuse mère dans l’horreur de l’indigence. »

La Convention décida que la patrie adoptait la mère de Barra. Le 40 prairial an n, cette pauvre femme fut admise avec deux de ses enfants dans l’enceinte de l’Assemblée et prit place quelques instants à côté du président, qui était Prieur (de la Côte-d’Or), Des applaudissements unanimes s’élevèrent et se prolongèrent dans toutes les parties de la salle. Un orateur lui adressa quelques paroles de consolation : « Non, tu n’as rien perdu, lui dit-il, ’ton fils n’est pas mort ; il a reçu une nouvelle existence, et il est né à l’immortalité. »

Grétry fit un opéra sur ce sujet ; le Théâtre-Français donna aussi l’Apothéose du jeune Barra. Le 8 nivôse suivant, on rendit le décret suivant :

« La Convention nationale décerne les honneurs du Panthéon au jeune Barra. Louis David est chargé de donner ses soins à l’embellissement de cette fête nationale. La gravure qui représentera l’action héroïque de Joseph Barra sera faite aux frais de la République, d’après un tableau de David ; un exemplaire, envoyé par la Convention nationale, sera placé dans chaque école primaire. » 1 Le tableau n’a pas été exécuté ; Barra n’a pas eu les honneurs du Panthéon ; mais David d’Angers a donné,une statue de Joseph Barra k l’exposition de 1839.

BARROJS (PIERRE, comte)

lieutenant-général, né à.Ligny (Meuse), le 30 octobre 1774. Son père était boulanger. Entré au service le 12 août 1793 dans le bataillon des, éclaireurs de la Meuse ; lieutenant le 12 septembre, même année ; .commandant le même corps à la bataille de Watignies. Le bataillon de la