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et surtout à la bataille de Friedland, où son régiment, chargé de la défense de l’un des postes les plus périlleux, éprouva des pertes considérables, mais se couvrit de gloire. Le 12e de cuirassiers reçut des récompenses nombreuses, et le colonel Dornès, nommé officier de la Légion-d’Honneur le 14 mai 1807, reçut, le 19 mars 1808, le litre de baron de l’Empire arvec une dotation en Westphalie. Cette dernière distinction était d’autant plus flatteuse que peu de colonels l’avaient obtenue à cette époque.

Il servit en Autriche en 1809, toujours à la tête du 12e de cuirassiers, qui soutint sa belle réputation aux batailles d’Esslinget de Wagram. Le colonel Dornès eut un cheval tué sous lui à cette dernière bataille, à ’la suite de laquelle il fut promu (30 août) général de brigade, et envoyé (26 septembre) à Luxembourg en qualité de commandant du déparlement des forêts. Au moment de l’expédition de Russie, l’Empereur l’appela à la grande armée pour y prendre le commandement d’une brigade de cuirassiers.

A la Moskowa, il faisait partie de la division successivement commandée par les généraux Caulincourt et Montbrun, tous deux morts sur le champ d’honneur pendant l’action. Son cheval reçut trois balles dans le corps au moment où sa brigade s’élançait sur les retranchements russes et contribuait à emporter d’assaut 14 pièces de canon qui défendaient la re^ doute.

Le général Dornès devait obtenir un nouvel avancement à raison de sa brillante conduite, lorsqu’il mourut à Wilna, treize jours avant l’entrée des Russes dans cette ville. Agé de cinquante-deux ans, il avait servi son pays avec honneur pendant trente-cinq ans, avait fait quinze campagnes et avait assisté aux batailles les plus importantes de la République et

de l’Empire. Il passait pour un excellent officier de cavalerie, et était connu pour sa sévérité à maintenir la discipline en campagne, et pour son désintéressement.

DORSENNE (JEAN-MARIE-FRANÇOIS LEPAIGE, comte)

né à Ardres (Pas-de-Calais), en 1773, partit comme volontaire en 1792, et fut élu capitaine par ses camarades le 13 septembre suivant.

Il Gt avec distinction les campagnes de 92,93, ansII, IN, IV et V, et fut nommé chef de bataillon sur le champ de bataille le 3 germinal an V. Il fit en cette qualité les campagnes des ans VI, VII en Égypte, fut blessé au combat de Kelé et fut nommé en l’an VIII colonel de la 61e demi-brigade.

Il resta encore en Égypte pendant les ans VIII, IX et X, et revint sur le continent pour y faire les campagnes des ans XII et XIII. Il se signala à la bataille d’Austerlitz et fut nommé général de brigade le 4 nivôse an XIV.

Il contribua au gain de la bataille d’Eylau en se précipitant sur l’ennemi, à la tête d’un bataillon de la garde. Nommé en 1808 colonel des grenadiers de la garde, il passa en Espagne avec son régiment, fut ensuite à la grande armée et se fit remarquer à Ratisbonne pendant la campagne de 1809. A Essling, il soutint avec la garde qu’il commandait, tous les efforts de l’ennemi, lui imposa par sa contenance et protégea la rentrée de nos troupes dans l’île de Lobau. Dans cette journée, le général Dorsenne eut deux chevaux tués sous lui ; l’un d’eux, en tombant, le renversa et lui fit éprouver à la tête une contusion qui, dans la suite, devait enlever à l’armée un de ses plus intrépides soldats.

Il se signala encore à la bataille de Wagram, et fut nommé général de division le 5 juin 1809. Revenu’à Paris après la paix de Vienne,

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