Aller au contenu

Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/509

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pour administrer ce département, un homme plus capable que cet officier plein d’expérience, dont les longs et utiles services avaient été si hautement appréciés par Napoléon et mis à profit par Louis XVIII. Cet homme recommanda-ble, et d’une probité irréprochable, est mort le 30 décembre 1832. Le roi Louis-Philippe l’avait nommé, le 8 juin précédent, grand officier de la Légion-d’Honneur.

né à Bar-sur-Ornain (Meuse), le d3 novembre 1775, entra fort jeune comme volontaire au 3e bataillon des volontaires de la Meuse, le 6 septembre 1791. Il fut nommé sous-lieutenant le 22 octobre 1793, lieutenant, le 19 juin 1798, aide-de-camp du général Éblé, le 22 octobre 1798. Le 13 avril 1799 il était capitaine provisoire au 16° dragons. Il se distingua au début par plusieurs actions d’éclat qui le firent remarquer de Murât, dont il devint bientôt l’aide-de-camp et l’ami. Il fut nommé chef d’escadron en octobre 1803, et colonel du 1er chasseurs le 27 décembre 1805. Après le combat de Wertingen (1805) où il eut trois chevaux tués sous lui et fit des prodiges de valeur, il fut chargé de présenter à Napoléon les drapeaux pris sur l’ennemi. Napoléon lui fit l’accueil le plus flatteur et lui dit : « Je sais qu’il est impossible d’être plus brave que vous : je vous fais officier de la Légion-d’Honneur. » Exelmans fut nommé quelque temps après colonel du V régiment de chasseurs, à la tête duquel il prit Po-sen, en 1806. 11 fut nommé général de brigade à Eylau, le 14 mai 1807 et attaché à l’état-major de Murât, qu’il suivit en Espagne comme aide-de-camp ; arrêté par les guérillas, il fut transféré en Angleterre, où il resta jusqu’en 1811. Le 24 décembre 4811, il fut nommé major

de chasseurs à cheval de la garde impériale.et des grenadiers achevai, le 27 juillet 1812 ; il fit la campagne de Russie et gagna son titre de général de division à la bataille de la Moskowa (8 septembre 1812).. Sa brillante conduite dans la campagne de 1813 lui valut le cordon de grand officier de la Légion-d’Honneur ; il fit des prodiges de valeur dans la campagne de France. Sous la première Restauration, on surprit de lui une lettre à Murât assez compromettante. L’ordre de l’arrêter fut donné ; il s’évada d’abord, puis se constitua prisonnier dans la citadelle de Lille. Un conseil de guerre l’acquitta à l’unanimité, le 23 janvier 1818.

Au retour de l’île d’Elbe, Exelmans fut nommé Pair de France et commandant en chef du 2e corps de cavalerie. Il se battit en héros à Waterloo. Le 2 juillet, l’armée réunie sous les murs de Paris attendait le signal d’une bataille qui eût été une revanche de Waterloo.

Blùcher, à qui l’on n’opposait qu’un simulacre de défense, avait passé ia Seine sur le pont du Pecq, conservé par les soins du journalisteMartainville, et paraissait vouloir se répandre, avec ses troupes, sur la partie Sud-Ouest de Paris. Nos généraux, témoins de cette marche aventureuse, jugèrent unanimement que les Prussiens s’étaient compromis. Ce fut dans ce moment que l’Empereur déclara au gouvernement qu’il était sûre d’écraser l’ennemi, si on voulait lui confier le commandement de l’armée. Par ordre du prince d’Eckmùhl, le général Exelmans fut dirigé sur les traces des Prussiens avec 6,000 hommes ; un corps de 15,000 hommes d’infanterie, sous le commandement du général Vichery, devait le suivre par le pont de Sèvres et lier ses mouvements avec 6,000 fantassins du 1er corps, et dix mille chevaux d’élite qui devaient déboucher par le