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commander en Navarre sous les ordres du général comte Reille.

En août 1812, il fit perdre dans une rencontre plus de 800 hommes à Mina, et pendant près d’un an qu’il combattit ce chef, il lui fit éprouver des pertes considérables.

Rentré en France à la suite de la bataille de Vittoria, il commanda la 3e division sous les ordres du duc de Dalmatie, fit des prodiges de valeur à la bataille de Saint-Pierre d’Irube ; renfermé dans Bayonne avec sa division, il commanda une sortie le 14 avril 1814 et tua 3 000 hommes aux Anglais.

Après l’abdication, il envoya son adhésion au nouveau gouvernement. Louis XVIII le nomma chevalier de Saint-Louis le 19 juillet, et lui confia le 15 janvier 1815 le commandement de la 2e subdivision de la 8e division militaire (Toulon). Informé le 2 mars du débarquement de l’Empereur, il communiqua cette nouvelle au maréchal prince d’Essling, gouverneur de la 8e division qui se trouvait à Marseille et prit, de concert avec les autres autorités, toutes les mesures commandées par la circonstance. Le duc d’Angoulême, arrivé à Toulon, approuva ce qu’avait fait le général Abbé pour l’ordre et la discipline. Le 4 avril, arrivé à Cannes avec un seul aide-de-camp, il fut arrêté par la population en armes. Mis en liberté peu de jours après, il apprit à Toulon le changement de gouvernement.

Le 25 avril il reçut ordre de l’empereur d’aller prendre à Belfort le commandement de la 18e division militaire, sous les ordres du général Lecourbe.

Le 26 juin, avec une division de 2 600 hommes il repoussa les Autrichiens sur tous les points ; mais se reconnaissant trop inférieur en nombre, il fit une retraite habile et tint constamment les Autrichiens en échec, défendant chaque position, chaque défilé et leur tuant beaucoup de monde. Le général Abbé, licencié le 2 septembre 1815, fut mis à la retraite le 1er janvier 1816. Rentré dans la vie civile, il vécut de sa modique pension à Châlons-sur-Marne.

En août 1830, il eut le commandement de la garde nationale de Châlons, mais ses infirmités le forcèrent d’y renoncer.

Placé dans le cadre de réserve de l’état-major général en février 1831, il fut de nouveau admis à la retraite le 1er mai 1832, et mourut à Châlons, le 9 avril 1834.

Son nom est inscrit sur la partie ouest de l’Arc de Triomphe de l’Étoile.

ABD-EL-KADER

fils de Sidi-Mahi-el-Din, célèbre marabout, et de Zora, la seule femme savante de toute la contrée. — Il naquit à la Zaayah, ou école religieuse de la Guyathnah (les Tentes), à quatre lieues de Mascara, à gauche de la route qui va d'Oran à cette ville. La date la plus probable de sa naissance est le 6 mai 1807.

Issu d’une famille de marabouts (saints) de la tribu des Hachem-Rherice, située dans les environs de Mascara. Le nom entier de l’ex-émir est : Hadj Abd-el-Kader Oulid Sidi-el-Hadj Mahi-el-Din ben Sidi Kadah ben Sidi-el-Mokiar ; ce qui signifie : Pèlerin serviteur du Tout-Puissant, fils du Seigneur Pèlerin qui vérifie la religion, fils du Seigneur Repos, fils du Seigneur le Choisi. Abd-el-Kader était à peine âgé de huit ans que son père l’emmena avec lui dans un voyage qu’il fit à la Mecque. A leur retour, Achmed-Bilhar, homme lettré et frère de Mahi-el-Din, prit chez lui le jeune pèlerin et se chargea de son éducation, qui consista dans l’étude du Koran, les principes des sciences phy-