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à se retirer sur les hauteurs de Wachau.

En 1814, à l’affaire de Mormant, il battit les troupes du comte de Pahlen, et s’empara de 11 pièces de canon, de 40 caissons et de 20,000 fantassins.

Au combat de Saint-Dizier, il contribua à mettre en déroute les colonnes de Winzingerode, qui eurent considérablement à souffrir des charges réitérées de notre cavalerie.

Après avoir adhéré aux actes du Sénat, il fut, par ordonnance royale du 6 mai 1814, nommé membre du conseil de la guerre pour la garde royale.

Inspecteur général pour l’organisation de la cavalerie dans les places de Lunéville et Nancy, le 1er juin, il reçut la croix de Saint-Louis le 2, et, le 23 de la même année, le grand cordon de la Légion d’Honneur.

Il commandait, lors du retour de l’île d’Elbe de l’Empereur, une division de cavalerie à l’armée que le duc de Berri devait opposer à Napoléon.

Membre de la Chambre des Pairs, pendant les Cent-Jours, Napoléon lui confia le commandement d’un corps, de grosse cavalerie, avec lequel il prit une part glorieuse à la campagne du mois de juin. Le maréchal Ney, que Napoléon avait chargé de combattre l’armée anglaise, était resté une partie de la journée sous l’influence d’une continuelle irrésolution. Si, dès dix heures du matin, il s’était porté sur la position des Quatre-Bras, occupée par la 3e division belge, nul doute qu’il n’eût écrasé cette division, et qu’il ne fût parvenu à faire subir le même sort aux autres corps de l’armée anglo-hollandaise qui s’avançaient isolément, harassés de fatigue, sur les chaussées de Nivelle et de Bruxelles. ( Vers midi seulement, le maréchal, sur de nouveaux ordres de l’Empereur, se mit en’marche, avec 14,000 hommes d’infanterie, 13,000 chevaux et 44 bouches à feu. Mais ce ne fut qu’à trois heures, et lorsque la canonnade de Ligny se fit entendre dans toute sa force, que les troupes du prince de la Moskowa abordèrent franchement l’ennemi. Alors le prince, résolu à frapper un coup énergique, dit àKellermann : « Allons, Général, l’Empereur est victorieux, écrasons les Anglais, rejetons-les sur la mer, et forçons-les de se rembarquer. » Kellerman lui fit observer qu’il avait bien peu de cavalerie pour obtenir un succès décisif (une partie de sa cavalerie faisait partie de la réserve laissée par le maréchal en arrière de Frasnes). Puis, voyant que le maréchal paraissait ne pas douter du succès, le duc de Valmy forme sa division de cuirassiers en colonne, se précipite sur le centre de l’armée anglaise et passe sur le ventre de plusieurs bataillons écossais.

Il se disposait à profiter des brillants avantages qu’il venait d’obtenir, quand il s’aperçut que le prince de la Moskowa n’avait pas ordonné un seul mouvement pour appuyer cette charge si vigoureuse.

Obligé dé rétrograder, il se fraie un passage à travers les ennemis, au milieu de la mitraille, et tombe avec son cheval qui venait d’être blessé à mort.

A l’aspect du danger que courait leur chef, le colonel Tancarville et quelques cuirassiers lui font un rempart de leurs corps, le tirent de cette position critique, et le suivent jusqu’à Charleroi, où s’étaient rendus en toute hâte les cavaliers victorieux de Kellermann, frappés qu’ils avaient été d’une terreur panique.

De retour à Paris, il fut chargé, quelque temps après, avec les généraux Gérard et Haxo, d’apporter à Louis XVIII la soumission de l’armée de la Loire.