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que de courage, fit un traité avec Dessalines et s’embarqua pour la France en 1803, mais il tomba dans les mains des An-glais, qui le conduisirent à Porthmouth. Le gouvernement impérial s’occupa de son échange et le laissa néanmoins sans emploi jusqu’en 1813. Il fut nommé à cette époque au commandement de Witlemberg sur l’Elbe. Le général Lapoype montra dans cette circonstance un courage et une fer-meté d’âme indomptables. Il eut à lutter, avec une poignée d’hommes d’élite, contre des forces dé-cuplés à l’extérieur et contre l’esprit de révolte des habitants, poussé au plus haut point. Il avait pris ses mesures pour faire sauter la ville plutôt que de céder aux menaces dont on l’accablait. Il ne sortit de Wittemberg que les armes à la main et après la cessation des hostilités. En 1814, il eut la croix de Saint-Louis et le commandement d’Agen. En 1815, Napoléon le nomma commandant de la place de Lille. Il y fit respecter le pouvoir im-périal, malgré l’exaspération des habitants, qui s’étaient fortement prononcés en faveur des Bour-bons. Pour répondre aux menaces des exaltés, il fit placer à la porte de l’intendance, où il logeait, deux pièces de canon chargées à mitraille ; mais c’était le quartier général qu’il voulait protéger, et non sa propre personne ; et pour le prouver, on le vit se promener sans la moindre escorte et les mains sur le dos par les rues de Lille.

A la seconde Restauration, il fut mis à la retraite.

Nommé membre de la Chambre des Députés en 1822, il vota constamment avec l’extrême gau-che. En 1824, il fut condamné à plusieurs mois de prison pour une brochure politique. Le général Lapoype est aujourd’hui (septembre 1850) le plus ancien de grade de tous nos généraux. Il est grand officier de la Légion d’honneur : il n’a pas de fortune.

LA RIBOISIÈRE (JEAN - AMBROISE, BASTON, comte de)

naquit à Fougères (Ille-et-Vilaine) au mois d’août 1759, fit de brillantes études et entra comme lieutenant en 1781 dans le régiment d’artillerie où servait Napoléon. Quoique La Riboisière eût quelques années de plus que son jeune camarade, il s’établit bientôt entre eux une amitié dont, l’Empereur aimait à se rappeleï les circonstances, et qui avait donné aux sentiments du général breton le caractère d’un dévouement particulier.

A l’époque de la Révolution, dont il se montra partisan modéré, il était cité comme un officier distingué. Fait capitaine en 1791 et envoyé à l’armée du Rhin, sous Custine, il fut chargé, en 1792, de l’armement de la place de Mayence. Il prit part à l’invasion du Pa- ville contre les Prussiens. L’année suivante, après la capitulation, il demeura en otage à l’ennemi.

Il fit les campagnes des ans II et ni, comme adjudant-général, chef de bataillon et chef de brigade, et passa une partie de l’an IV dans sa famille. Depuis l’an IV jusqu’à l’an XI, il fut nommé successivement directeur des parcs d’artillerie des armées d’Angleterre, de Suisse, du Rhin et du Danube.

Fait général de brigade en l’an XI, il commanda l’artillerie du 4e corps pendant la campagne de l’an XIV et se trouva à Austerlitz. Il contribua puissamment au succès de cette grande journée par l’emploi qu’il fit de ses batteries et par le feu terrible qu’il dirigea sur les glaces qui portaient les colonnes russes, car celles-ci avaient eu l’imprudence de se placer sur l’étang de Menitz.


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