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tué sous lui. Les souvenirs de l’armée de Sambre-et-Meuse semblaient avoir retrempé cette âme sexagénaire. Il ne quitta l’Empereur qu’après son abdication. Le 2 juin 1814, Louis XVIII le nomma Pair de France. Au 20 mars 1815; son âge et ses infirmités l’éloignant des champs de bataille, il resta à la Chambre haute. Après la seconde Restauration il en fut éloigné, mais il y rentra en 1819 pour voter avec les membres constitutionnels.

Il mourut à Paris le 14 septembre 1820 d’une hydropisie de poitrine. De quatorze enfants dont il fut père, dont douze fils, il n’en laissa aucun pour hériter de son nom et de ses titres.

Quelques jours avant de mourir, il avait lui-même marqué sa place au Père Lachaise à côté de Masséna, non loin de Pérignon et de Serrurier.

Ce maréchal fut une des plus grandes illustrations militaires de notre époque. Ses vertus privées ont encore rehaussé la gloire qu’il s’était acquise.

LEFEBVRE (SIMON)

né à Épinal (Vosges) le 18 novembre 1768, entra comme soldat dans Lorraine-Dragon (2e régiment) en 1785, et passa dans les Gardes françaises au mois de septembre 1786.

En 1789, après la prise de la Bastille, il fut incorporé dans la garde nationale soldée de Paris, et le 5 décembre 1792, lés volontaires de la section de Molière et Lafontaine l’élèvent capitaine, puis, le 26 du même mois, chef de bataillon. C’est en cette qualité qu’il servit à l’armée du Nord, de 1792 à l’an II, à l’armée de Sambre-et-Meuse en l’an III. Le 27 floréal de cette dernière année, son bataillon ayant passé dans la 161e demi-brigade d’infanterie (depuis 9e de ligne), Lefebvre fit avec ce corps les campagnes d’Italie des ans IV, V et partie de l’an VI.

Envoyé en Égypte, il s’y distingua dans deux circonstances remarquables- ; se trouvant, au mois de ventôse an VII, entouré par un poste d’Arabes, et les 17 janissaires qui l’accompagnaient s’étant dispersés, il tua 4 des assaillants et parvint à se dégager, malgré la perte de son cheval. Le 4 floréal, entre Ramanieh et Da-mahour, avec 400 hommes d’infanterie et 4 pièces de canon, il soutint, depuis quatre heures du matin jusqu’à deux heures après midi, un combat contre 20,000 Mamelucks et Bédouins, les mit en fuite et leur prit 200 chevaux. A la suite de cette action, le général en chef Bonaparte lui confia le commandement de la 25" de ligne. En l’an VIII il commanda le -fort de Ramanieh. En l’an IX, nommé, le 9 prairial, général de brigade par le général en chef Menou, et appelé au conseil de guerre où la question de l’évacuation de l’Égypte fut agitée, il se prononça pour cette mesure.

Revenu en France après la capitulation d’Alexandrie, le gouvernement consulaire le confirma dans son grade de général de bFigade le 23 frimaire an X, et l’envoya, le 28 ventôse suivant, dans la 21e division militaire. Fait membre et commandeur de la Légion-d’Honneur les 19 frimaire et 25 prairial an XII, il rejoignit l’armée du Nord le 27 brumaire an XIV, et à la suppression de cette armée il resta attaché à l’état— major des divisions que commandait en Hollande’ le général Colaud, se rendit, le 15 mars 1806, dans la 24e division militaire, servit au corps d’observation de l’Escaut jusqu’au 30 octobre 1807, ensuite au corps d’observation des côtes de l’Océan.

Dirigé sur la Catalogne, en avril 1809, il soutint en 1813 une attaque des insurgés espagnols contre la ville de Rosés. Il avait été désigné, le 29 novembre