Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/269

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VIESSE de)]] == duc de Raguse, ex-maréchal de France, né à Chatillon-sur-Seine, le 20 juillet 1774 ; sous-lieutenant d’infanterie à 15.ans, sous-lieutenant d’artillerie en 4792, capitaine à l’armée de Mayence, commandant l’artillerie de l’avant-garde Desaix ; aide-de-camp du général Bonaparte, il eut un sabre d’honneur à Lodi ; chef de brigade en l’an V, commandant de la 4* demi-brigade En Égypte, ramené en France par le général en chef, il fut nommé conseiller d’État après le 18 brumaire auquel il concourut, et quelques mois après il fut promu au commandement en chef de l’artillerie de l’armée de réserve qui traversa le mont Saint-Bernard. Il déploya les ressources les plus ingénieuses pour transporter le matériel au delà des cimes du mont.

Général de division après la campagne de Marengo, premier inspecteur général d’artillerie, en janvier 1801, commandant les troupes de l’armée de Hollande, en 1806, commandant de la Dalmatie, il en chassa les Russes ; créé duc de Raguse et gouverneur général des provinces Illyriennes. Maréchal d’empire sur le champ de bataille de Znaïm, il succéda en 1811 à Masséna dans le commandement de l’armée de Portugal et s’y montra faible, irrésolu, inactif ; le 22 juillet 1812, il perdit la funeste bataille des Arapyles, fut grièvement blessé et céda le commandement à Clause], qui sauva l’armée.

« La conduite du duc de Raguse dans les plaines de Salamanque mérite le blâme le plus sévère, et offre un exem- • pie mémorable des funestes conséquences que peut entraîner la confiance présomptueuse d’un général d’armée. L’am-~ bition du duc de Raguse était de combattre seul lord Wellington, il n’attendit pas l’armée du centre, et une partie de j’armée du Nord qui s’avançait pour le

soutenir. L’Empereur, irrité des pertes de J’armée de Portugal, ordonna au ministre de la guerre de poser des questions à Marmont, qui répondit en effet au duc de Feltre. Néanmoins, soit que l’Empereur ne fût pas complètement convaincu de la gravité des torts reprochés au maréchal, soit qu’il fût porté ; i l’indulgence envers celui qu’il considérait comme sou enfant, il lui confia au mois d’avril 1813 le commandement du 6e corps de la grande armée, fort do 12,000 combattants. »

Il rétablit sa réputation militaire à Luf-zen, à Bâutzen,. à Wurschen, puis ; i Dresde et à Leipzig, la compromit dû nouveau en janvier 1814, en se retirai1. ! devant Saken, presque sans coup férir ; se distingua à Brienne, àChamp-Auberî. à Vauchamp, à Ëlogeg, à Soissons.

Le 30 mars, il se trouvait sous les murs de Paris, partout on se défendai ! encore avec succès ; tôt ou tard, sans doute, il aurait fallu céder au nombre ; mais à la vue de quelques obus qui tombaient sur Paris, il cessa tout effort de résistance. Il oublia l’ordre qu’avait diclù l’Empereur, de s’ensevelir au besoin sous les ruines de la capitale ; et sans s’inquiéter si son collègue Mortier tenait ou non tête à l’ennemi, il usa de l’autorisation que Joseph lui avait envoyée : il expédia son aide-de-camp au généralissime des troupes alliées, obtint un armistice de deux heures, puis traita de l’évacuation de Paris, et alla s’établir à Essonne avec son corps d’armée.

En confiant au duc de Raguse le commandement d’Essonne et de Corbeil, Napoléon en avait senti toute l’importance : a C’est là que s’adresseront toutes les intrigues, toutes les trahisons de Paris, il faut que j’aie à ce poste un homme comme Marmont, mon enfant, élevé dans ma tente. »

Le 2 avril, le bruit s’étant répandu