Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/280

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De retour en France en 1789, son corps ayant été licencié le 22 juillet de la même année, il ne reprit du service qu’en 1792 dans le lrr régiment de dragons dont son oncle, M. de Muratel, était colonel ; celui-ci, devenu maréchal de camp, le fit admettre en qualité de capitaine dans la légion du Centre, le 1" août, et le.prit pour son aide-de-camp le 8 du même mois.

Attaché alors à l’armée du Rhin, il s’était distingué, le 5, à une affaire près de Landau.

Il se signala de nouveau à la bataille de Valmy, et fit, aux armées de la Moselle et de Sambre-et-Meuse, les campagnes de 1793 et des ans II et III, comme aide-de-camp du général Chapsal.

Nommé adjudant-général le 25 prairial de cette dernière année, et employé pendant les ans IV et V aux armées de l’intérieur, du Nord et de Sambre-et-Meuse, il rejoignit, en l’an VI, l’armée qui, sous les ordres de Championnet, marchait contre les insurgés de la Ro-magne.

Les habitants de Terracine s’étaient attiré la juste colère du général en chef par les excès auxquels ils s’étaient livrés envers les Français. Chargé d’en tirer une vengeance terrible, l’adjudant-gé-néral Mathieu s’y porta, le 22 thermidor, avec un détachement. Il enleva la place après six heures d’une résistance vigoureuse de la garnison, soutenue par 15 pièces de canon et par un grand nombre de paysans embusqués dans les jardins et les marais. Tous ceux que l’on prit les armes à la main furent passés au fil de l’épée.

A la suite de cette action, pendant laquelle il eut un cheval tué sous lui, le Directoire lui conféra, par arrêté du 23 fructidor, le grade de général de brigade. En l’an VIII, l’armée française ayant été attaquée par 40,000 Napolitains, aux ordres du général autrichien Mack, le général Mathieu fut chargé de les contenir. Il chassa l’ennemi de Vignanello, et s’empara de Magliano et du camp d’une division napolitaine. Mais l’occupation d’Otricoli, ville située au delà de Bor-ghetto, compromettant les communications de l’armée française, Championnet remit le soin de la reprendre à Macdonald, qui confia la direction de l’attaque principale au général Mathieu.

Celui-ci repoussa l’ennemi sur tous les points, pénétra dans Otricoli, et fit plus de 2,000 prisonniers : huit pièces de canon, trois drapeaux, ainsi que tout l’état-major du régiment de cavalerie de là Principessa, tombèrent en son pouvoir. Genzona, Cisterna, Piperno, Pros-sedi et Frosinone, furent également emportés, ainsi que Céprano, où l’arrière-garde ennemie se trouvait campée sur une hauteur dominant cette ville. Le lendemain il enleva le pont de Carigliano. Après quelques jours de repos à Rome, dont les Napolitains avaient été de nouveau chassés, le général Mathieu accompagna Macdonald au siège de Capoue.

Atteint devant cette place d’un coup de mitraille qui lui fracassa le bras droit,, tandis qu’il opérait une reconnaissance, il dut quitter l’armée pour se rendre aux eaux de Baréges.

Promu général de division le 28 germinal, il prit, le 9 nivôse an VIII, le commandement d’un corps de 3,600 hommes rassemblés à Brest, et, le 26 pluviôse, celui du département du.Finistère et de la ville de Brest. A cette époque, on préparait dans ce port une expédition pour la Guadeloupe ; le général Mathieu, qui devait en faire partie, ayant été retenu en France, fut investi, le 11 prairial, du commandement de la 20e division militaire (Périgueux).

Nommé les 19 frimaire et 25 prairial an XII, membre et grand officier de la