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de Rome et de Naples ; cette mission’, remplie avec beaucoup de zèle et d’habileté, fut suivie du plus heureux succès. Le 2 avril 1831, il fut promu au grade de maréchal de camp.

Le comte Anatole fut bientôt appelé par la confiance de ses concitoyens à la Chambre élective ; nommé députe de la Sarthe en 1834,. 1837, 1839, il se plaça au nombre des défenseurs les plus zélés de la monarchie fondée en 1830 ; lorsque le roi l’eut- élevé à la pairie en 1841, son fils, le comte Léon de Montesquiou, eut l’honneur de le remplacer à la Chambre des Députés.

Le comte Anatole a consacré les loisirs que lui ont laissés les affaires publiques aux beaux-arts, à la poésie. Il a publié, en 1845, une traduction en vers de toutes les poésies italiennes et de beaucoup de poésies latines dePétrarque ; cette œuvre, fruit de longues années de persévérance, a été accueillie par le plus légitime succès. Tous les hommes de goût ont rendu hommage à la supériorité avec laquelle il est venu à faire passer ’dans notre langue la grâce de son divin modèle. Il a publié récemment deux volumes de poésies intitulés : Chants divers. Dans) le cadre le plus varié il a réuni tous les genres : des odes, des morceaux épiques,. des contes, des élégies, des chansons ; il y célèbre les magnificences de l’Empire, les gigantesques combats auxquels il a pris part, il raconte dans un langage vraiment inspiré les effroyables désastres de la Russie, les scènes de douleur et d’angoisses dont il a été témoin ; on sent palpiter dans ces pages l’émotion du citoyen dont l’âme a saigné des blessures faites à la patrie.

On parle avec beaucoup d’éloges de plusieurs tragédies qu’il a récemment composées ; mais, jusqu’à présent, peu d’élus ont été admis aux confidences du poëte dramatique.

On voit que le comte Anatole de Montesquiou a dignement soutenu l’honneur de son nom, et qu’il peut à juste titre joindre à la couronne du soldat le laurier du poëte.

M. de Montesquiou est aujourd’hui grand officier de la Légion-d’Honneur, commandeur des ordres de Léopold de Belgique et de Saint-Grégoire le Grand, chevalier du Mérite militaire de Bavière, de l’épée de Suède, de Léopold d’Autriche, etc.

Il a été admis à la retraite,

MONTHOLON ( CHARLES - TRISTAN, comte)

né à Paris en 1782 ; son père était colonel des dragons de Penthièvre, et premier veneur de Monsieur (Louis XVIII). Quand il mourut, son fils avait six ans ; il n’en fut pas moins colonel et premier veneur. A onze ans, on l’embarqua sur la frégate la Junon, et il fit, tout enfant, la campagne de Sardaigne. M. de Sémoaville, que la mère de Charles Montholon avait épousé en secondes noces, adopta ce jeune homme, qui garda cependant le nom de son père.

M. de Sémonville était nommé ambassadeur à Constantinople. Les Autrichiens l’arrêtèrent à Vico.Soprano. Le jeune Montholon fut.blessé en défendant son père.

En 1798, M. Montholon entra au service. Il devint bientôt aide-de-camp d’Augereau.

Joubert, ayant épousé mademoiselle Montholon, prit son beau-frère avec lui ; mais, après la mort de Joubert à Novi, M. Montholon retourna près d’Augereau. Détaché à l’armée d’Allemagne, il gagna un sabre d’honneur à la bataille de Ho-henlinden. Depuis, il fit toutes les campagnes à la grande armée. A Iéna, il chargea les carrés prussiens avec la brigade Colbert et fut grièvement blessé. A Elsberg il.se lança sans ordre pour sauver d’une destruction totale quelques bataillons