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le 17 avec un corps de 30,000 hommes pour aller à la poursuite des Prussiens que Napoléon croyait relirés vers la Meuse, il aurail laissé échapper le corps de Blûcher, fort de 40,000 hommes, qu’il ne devait pas perdre de vue, et se serait laissé masquer par le petit corps prussien de Thielman, qui lui cacha la contre-marche de Blûcher se dirigeant sur le canon de Wellington. L’ordre donné par Napoléon de marcher sur Wavres n’était pas absolu et était subordonné aux manœuvres de l’ennemi. Quoi qu’il en soit, sans ce fatal malentendu qui priva Napoléon de sa droite et changea la victoire en déroute, le maréchal arriva à Wavres le soir, à peu près à l’heure où Blûcher arrivait à Waterloo. A Wavres, il attaqua le corps prussien qui occupait cette ville et le battit. Attaqué à son tour- le lendemain par des forces plus considérables, il repoussa de telle sorte l’ennemi qu’il se disposait à marcher sur Bruxelles, lorsqu’il reçut le message de l’Empereur. Le maréchal se replia sur Namur, exécutant sa retraite à travers loute l’armée anglo-prussienne et arriva à Reims, sans avoir fait aucune perte. Ce fut là qu’il apprit qu’une dernière fois,l’Empereur venait d’abdiquer en faveur du roi de Rome. Il fit à ses soldats une proclamation dans laquelle il les engageait à défendre, sous les ordres du nouveau chef de l’Empire, les intérêts de la patrie et de la liberté.

A Soissons, le maréchal reçut le 28 juin un décret du gouvernement provisoire,, en date du 25, par lequel il était appelé au commandement en chef de l’armée du Nord. A son arrivée à Paris, il remit ce commandement au maréchal Davoût.

Proscrit par l’ordonnance de juillet d815, le maréchal s’embarqua pour l’Amérique et alla s’établir à Philadelphie.

Deux fois le 2e conseil de guerre de la i" division, chargé de juger le maréchal, s’était déclaré incompétent. Par ordonnance royale du 24 novembre 1819, Louis XVIII permit à Grouchy le retour dans la patrie, en le rétablissant dans ses titres, grades et honneurs, au 19 mars 1815. Rentré en France en 1821, le comte Grouchy, redevenu lieutenant-général, fut mis à la retraite.

Une ordonnance royale du 19 novembre 1831 lui rendit son titre de maréchal de France. Une autre ordonnance du 11 octobre 1832 lui rendit son siège à la Chambre des pairs.

Mort à Saint-Étienne, le 29 mai 1847, à l’âge de 79 ans. Son nom est inscrit sur l’arc de l’Étoile, côté Nord.

GRUNDLER (LOUIS-SEBASTIEN, comte)

né à Paris en 1774. Lieutenant le 21 décembre 1793, il servit successivement en Champagne, à Mayence, aux armées du Nord, du Midi et d’Italie. Chef de bataillon à l’état-major de la grande armée en 1805, il fut nommé adjudant-commandant en 1807 et envoyé sous les murs de Stralsund. Après la paix de Tilsitt, en 1808, il commanda le département de la Manche ; il alla servir en Espagne, puis sous Anvers, en Hollande, et fit la campagne de •1812 en Russie avec le 2e corps ; il s’y montra avec distinction et reçut, à Moscou, le 10 septembre, le grade de général de brigade. S’étant trouvé ensuite aux batailles de Lutzen et dé Bautzen, il fut.nommé baron le A mai 1813.

En 1814, il offrit ses services au roi, reçut le commandement de Paris et du département, fut chargé de l’arrestation du général Exelmans, fut créé comte et chevalier de Saint-Louis. Le 13 mars 1815, le duc de Feltre lui confia le secrétariat de la guerre. Après la journée de Waterloo, il fut envoyé à Soissons, comme commissaire,