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il rentra en France à la suite d’une fracture à la jambe.

Après son rétablissement, il entra dans le 1er d’infanterie légère, d’où il passa en 1837 au commandement du 10e d’infanterie de ligne.

Il fut depuis promu successivement au grade de général de brigade, et le 12 juin 1848 à celui de général de division. Il est aujourd’hui commandeur de la Légion-d’Honneur et commande la 1re division militaire.

M. Neumayer est compté à juste titre parmi nos officiers généraux les plus distingués.


NEY (Michel)

né à Sarrelouis le 10 janvier 1769, d’un ouvrier tonnelier.

Il entra fort jeune au service, comme simple hussard dans le régiment de Colonel-Général. Après avoir passé par tous les grades inférieurs, il était devenu capitaine en 1794. Kléber le fit nommer adjudant-général chef d’escadron. Général de brigade sur le champ de bataille en 1796, il venait de prendre Wurtzbourg avec 100 hommes de cavalerie seulement, et avait forcé le passage de la Rednitz et pris Forcheim, 70 pièces de canon et d’immenses approvisionnements. Général de division en l’an IV ; envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire auprès de la République helvétique en 1802, il eut le bonheur de pacifier ce pays menacé de la guerre civile. Commandant de l’armée de Compiègne en 1803. Maréchal d’empire le 19 mai 1804, et grand aigle le 1er février 1805. Cette même année, il reçut le titre de duc d’Elchingen, en mémoire de la bataille de ce nom qu’il avait gagnée.

Nous donnons ici un fragment des Mémoires du maréchal Ney, où se trouve le récit de ces glorieux combats.


Affaires d’Elchingen, du 6 au 20 octobre 1805.


« Le mouvement avait continué. Nous occupions Nordlingen, nous tenions les avenues qui conduisent au Danube. Nous étions au moment de mener à terme une grande combinaison. Marmont avait ordre de se porter sur Neubourg ; Davoût était chargé de le suivre, et Bernadotte de pousser sur Munich l’armée bavaroise, dont il venait de prendre le commandement. Murat, de son côté, devait presser la marche de ses colonnes, il devait déboucher devant Donawerth, forcer la place et enlever le pont. Lannes, Soult, l’appuyaient avec leurs troupes : l’entreprise ne paraissait pas douteuse.

« L’ennemi, néanmoins, venait de voir démasquer des manœuvres qui jusque-là lui avaient échappé ; il nous voyait inopinément déboucher sur ses derrières, il devait tout entreprendre, tout tenter pour sauver ses communications. L’Empereur ne voulut pas courir les chances qu’enfante quelquefois une position désespérée. Il résolut de réunir ce qu’il avait de troupes disponibles, et appela le maréchal à Donawerth. Celui-ci venait de prendre position sur le Brentz ; ses positions commandaient le cours du Danube et dominaient tous les débouchés qui mènent à ce fleuve, depuis Ulm jusqu’à Donawerth. En revanche, elles se trouvaient un peu trop sur la droite de la ligne d’opérations ; le maréchal, appelé à heure fixe sur le point où il devait combattre, ne pouvait plus l’atteindre s’il était obligé de gagner Neresheim. S’y porter en côtoyant le Danube, faire une longue marche de flanc, pouvait paraître dangereux à l’état-major ; mais le maréchal ne partageait ni les vues ni les appréhensions de celui-ci sur les projets de l’ennemi, et il se décida à ce mouvement. Il était convenu que Mack n’avait « que quelques escadrons de cavalerie légère en avant de Donawerth ; qu’il n’avait garde d’engager une action ayant la Wernitz à dos. » Quant à leurs entreprises,