Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/397

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Ordonneau traversa l’armée ennemie pour aller porter un ordre ; son escorte fut tuée ou prise, mais, bravant le danger qui le menaçait, il traversa seul la ligne ennemie pour venir rendre compte de sa mission.

Le 12, devant Landrecies, il fut blessé d’un coup de biscaïen à la jambe droite, et reçut, le 10 messidor suivant, à l’affaire de Braine-le-Comte, un coup de feu à la tête et eut son cheval tué sous lui.

Dans la nuit du 9 au 10 brumaire an III, à la tête d’un escadron du 3e régiment de chasseurs à cheval, il reprit sur l’ennemi, devant le fort Saint-Pierre, une batterie de canons, fit 90 prisonniers, et eut un cheval tué sous lui par cinq coups de feu.

Capitaine le 25 frimaire an IV, il fut nommé, sur la demande du général Championnet, chef d’escadron le 27 pluviôse de la même année.

À l’attaque d’Andria, le 3 germinal suivant, il monta à l’assaut à la tète de la colonne du centre qu’il commandait. Le 7 brumaire an VIII, à l’attaque que le général Duhesme fit faire du camp retranché de Bussolino, près de Suze, le commandant Ordonneau tourna la position par le sommet des montagnes avec les grenadiers des 25e, 26e et 107e demi-brigades. Il arriva avec tant de promptitude sur les derrières de l’ennemi, qu’il détermina le succès de la journée et la déroute d’une colonne de 4.000 Autrichiens, après avoir fait prisonniers 400 hommes qui défendaient une redoute dont il s’empara.

À l’affaire de Neukerchen, le 30 frimaire an IX, il rendit de grands services. La division Duhesme, alors peu nombreuse, tenait, en avant de ce bourg, une position où elle combattait avec opiniâtreté depuis quatre ou cinq jours. Le général autrichien Kleneau, qui avait éprouvé un échec à Nuremberg, se contenta de laisser quelques troupes devant la division du général Barbou, et joignit la majeure partie de ses forces à celles qui se trouvaient en présence de la division Duhesme. Une colonne de 5.000 hommes fut alors détachée pour tourner cette division, tandis que le corps principal devait l’attaquer de front. Le peu de cavalerie qu’avait le général Duhesme ne lui permettait pas de s’éclairer au loin, de sorte que la colonne ennemie qui filait en silence sur ses derrières, était déjà maîtresse d’Etzel et interceptait les communications avec Fortheim, lorsqu’on l’aperçut. Le commandant Ordonneau, avec 150 hommes de la 29e légère, se porta aussitôt à la rencontre de cette colonne. Ce mouvement fut exécuté avec tant d’audace et d’intrépidité qu’il déconcerta l’ennemi, le força à rebrousser chemin pendant une demi-heure et donna le temps au général Duhesme de faire ses dispositions et de se retirer en bon ordre. Cette manœuvre hardie empêcha la division française, forte seulement de 3.500 hommes, d’être entamée ou forcée par un corps ennemi de 14 à, 15.000 hommes, qui, avant l’action, l’avait presque entièrement tournée.

Par arrêté du 29 prairial an X, le premier Consul décerna un sabre d’honneur au commandant Ordonneau.

Employé dans la 19e division militaire, de l’an X à l’an XII, cet officier supérieur fut classé comme membre de droit dans la 12e cohorte de la Légion-d’Honneur, et en fut nommé officier le 25 prairial an XII.

L’Empereur le désigna, en outre, pour faire partie du collège électoral du département de Saône-et-Loire.

Il fut, de l’an XIV à 1807, en Italie, et fut nommé, le 23 août de cette dernière année, au grade d’adjudant-commandant.

Employé à l’armée de Catalogne de