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Si vos1 troupes, écrivait-il aux. généraux ennemis, s’approchent trop près des glacis de ces deux places (Toulon et Autibes ), j’ai donné l’Ordre de faire feu sur elles. Un coup de tocsin, et toute la Provence se lèverait comme un seul homme. »

Le 2 octobre, en donnant ses instructions au général Lardenois, commandant de Toulon’, pour maintenir l’ordre et surtout pour conserver cette place, il lui disait : Avant tout, unissons-nous et soyons. Français, et malgré leur maladie morale, j’aime mieux les soldats français que les Autrichiens et autres, car je me plais h penser que tes coups de fusil les ramèneraient à leurs devoirs envers la patrie.

Le même jour, le général Frémont, commandant en chef les troupes autrichiennes, adressait au comte Partouneaux une lettre datée de son quartier général dé Lyon, et ainsi conçue : « Monsieur lé général, le lieutenant-général baron de Bianchi m’a envoyé la lettre que ’vous avez écrite à M. le général comte de Niepperg en date du 26 septembre. Lé contenu de cette lettre est de nature à me forcer à y répondre moi-même, et à vous faire observer que les principes que vous y manifestez ne sont’ conformes ni à vôtre situation ni à la’ nôtre, et sont en opposition formelle aux arrangements passés entre le gouvernement français et les puissances alliées, arrangements d’autant plus importants et essentiels à maintenir, qu’ils ont été, pour ainsi dire, les préliminaires du traité définitif qui se négocie. Le licenciement général de l’armée française a été ordonné par Sa Majesté le roi de France ; cette mesure a été mise à exécution partout.

« Il a été convenu et arrêté que les garnisons de toutes les places seraient également licenciées ; que les gardes urbaines en formeraient seules les garnisons ; que les places qui obtempéreraient à cette disposition seraient respectées par les alliés ; mais qu’ils conserveraient le droit de traiter hostilement celles qui, n’obéissant pas à cette mesure, se déclareraient par là rebelles aux ordres du roi ; tels sont les ordres de Sa Majesté le roi, Monsieur le général, et vous ne pouvez pas en avoir d’autres.

« Par une disposition particulière à Toulon, le seul li’ régiment d’infanterie a été excepté du licenciement et doit continuer seul à former la garnison, composée encore de plusieurs autres régiments.

« En vertu de cette convention, des places ont été prises, tandis que d’autres ont leurs communications libres et sont respectées.

« En vertu de cette convention, vous m’avez laissé jusqu’aujourd’hui le droit dé traiter hostilement Antibes et Toulon, puisque vous n’avez point achevé le licenciement de vos troupes ; et quand j’ai la modération de n’ordonner que des mesures de simple précaution, dictées surtout par la conduite hostile du commandant d’Antibes, c’est vous, Monsieur le général, qui prenez le ton de la menacé et qui parlez d’une guerre terrible. Vous n’avez pas plus le droit d’en parler que de la faire, et pour terminer des discussions oiseuses et si fort en opposition aux relations qui existent entre Sa Majesté le roi de France et les hautes puissances alliées, je dois, en conformité des conventions existantes et des ordres que j’ai reçus, vous déclarer :

« Que je ferai mettre et continuer le blocus devant Toulon jusqu’à l’entier licenciement des troupes de ligne et des gardes’ nationales qui s’y trouvent encore, à l’exception du 14e régiment d’infanterie de ligne. Dès que le licenciement sera achevé, les communications de cette place seront entièrement libres, les