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et le prince Gagarin qui les commandait. Il contribua à la reprise de Reims, prit 150 hommes et beaucoup de bagages, le 14 ; le 20, avec la division Lefol, il garda le point d’Arcis, et les efforts de l’ennemi ne purent lui enlever cette position.

Le 23 mars 1815, le général Guyot reçut de l’Empereur l’ordre de mettre son régiment en état d’entrer en campagne. Le 15 juin, il commandait, en avant de Charleroi, une division de grenadiers et de dragons de la Garde. Cette division souffrit beaucoup le lendemain en chassant les Prussiens de Ligny. Le 18, elle chargea trois fois, sans canon, les masses énormes du centre de la ligne anglaise que soutenait une artillerie formidable. Dans la deuxième charge, Guyot eut son cheval tué, reçut plusieurs coups de sabre et resta au pouvoir de l’ennemi. Délivré par ses intrépides grenadiers,

ses blessures ne l’empêchèrent pas d’effectuer une troisième charge, il fut une seconde fois démonté et blessé.. Une heure après, il suivait à cheval, avec les débris de sa division, l’arrière-garde de l’armée, en ralliant sans relâche ses soldats.

Le général Guyot commandait derrière la Loire toute la cavalerie de la Garde ; il envoya sa démission à Macdonald, pour n’être pas contraint d’opérer le licenciement ; il dut néanmoins diriger sa cavalerie jusqu’à Toulouse. Mis en non-activité, il se’retira dans ses foyers.

A la Révolution de 1830, on l’envoya commander à Toulouse, et s’y montra partisan un peu exagéré de l’ordre nouveau ; quelque temps après, il atteignait l’âge de la retraite. M. Guyot était commandeur de la Légion - d’Honneur et comte de l’Empire.

HABERT (PIERRE-JOSEPH, baron)

né le 22 décembre 1773 à Avallon (Yonne), entra au service le Ie’ septembre 1702 comme capitaine au. 4e bataillon de l’Yonne ; il fut nommé lieutenant-colonel en second le 3 du même mois. Après. avoir fait toutes les campagnes de la Révolution et subi quelques mois de captivité en Angleterre, à la suite de la deuxième expédition d’Irlande en l’an VI, il passa en Égypte pour porter des dépêches au général en chef, se rendit d’abord à Alger pour remplir une mission auprès du consul de France, ej arriva à Alexandrie après une traversée de quinze jours et malgré la surveillance des croisières ennemies. Nommé aide-de-camp du général Menou le Ie’ brumaire an IX, il se distingua à la bataille d’Héliopolis, et revint en France après la capitulation d’Alexandrie. Iéna, Eylau, Heilberg furent ensuite pour lui de nouveaux théâtres de gloire. Créé général de brigade en 1808, il fit des prodiges de valeur au siège de Saragosse, à la journée de Maria, à Lérida, au combat de Salces, où, avec 18,000 hommes et un escadron de hussards il battit 4,000 Espagnols, et leur enleva plusieurs centaines de prisonniers ; au col de Bala-guez où Suchet lui confia l’attaque du fort Saint-Philippe, à Tortose à la bataille de Sagonte, etc., etc.

Lorsqu’il dut quitter Barcelone, le 25 avril. 1814, il avait défendu son poste avec tant d’intrépidité qu’on l’avait surnommé