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montré, et, d’un souffle, en a délivré notre patrie.

« Le roi, le comte d’Artois et le duc de Berri ont précipitamment quitté Paris, le 20 mars, à une heure du matin, emportant les diamants de la couronne avec les trésors de l’État, sous l’escorte des Gardes du corps et de leur maison militaire, qu’ils ont licenciés à la frontière. Le même jour, l’Empereur est arrivé dans la capitale au milieu des acclamations d’un peuple immense, ivre de joie.

« Le duc d’Angoulême était à Bordeaux, où il laissa son épouse pour venir lui-même soulever les belles contrées du Midi et organiser la guerre civile, le plus terrible des fléaux.

« La princesse a quitté le territoire français pour fuir en Angleterre ; son époux et les chefs de son armée sont en notre pouvoir, leur armée est licenciée, et leurs projets insensés n’ont obtenu que le triste résultat de faire couler le sang français sur les rives de la Drôme et de l’Isère, tandis que l’Empereur, pour remonter sur le trône, n’a pas fait brûler une amorce.

« Gendarmes, l’armée a bien mérité de la patrie ; partout la nation se montre digne de la gloire et de l’honneur du nom français ; sa cause sacrée et celle de l’Empereur ne sont qu’une : vaincre ou mourir est désormais sa devise ; le feu sacré circule dans nos veines, et vous partagerez avec la même énergie ce noble dévouement.

« Il reste peut-être encore un petit point dans le Midi où les ennemis de la patrie ont comprimé l’élan du peuple, en empêchant que la nouvelle des grands événements qui viennent de se succéder rapidement n’y pénétrât. Je vous charge de la propager, et je suis certain que les signes sacrés de ralliement des Français, la cocarde et le drapeau tricolores, seront arborés.

« Officiers, sous-officiers et gendarmes, redoublez de zèle et d’activité pour le maintien de l’ordre et de la tranquillité ; point d’anarchie, point de vengeance, ni de brigandage. Napoléon, en bon père, pardonne à l’erreur : imitons et bénissons sa clémence.

« Vive l’Empereur !

« Le lieutenant-général commandant en chef la gendarmerie impériale du Midi, et grand-prévôt de Sa Majesté à l’armée.

« B. RADET.

« À Pont-Saint-Esprit, le 11 avril 1815. »

Le général Radet fut enfermé dans la citadelle de Besançon, le 28 juin 1816 ; mais il obtint, le 24 décembre 1818, une décision royale qui lui fit remise du restant de sa peine.

Admis à la retraite le 1er décembre 1819, il mourut à Varennes (Meuse), le 27 septembre 1825.

RADOULT DE LA FOSSE (Pierre - Thomas)

âgé de 64 ans, général d’artillerie en retraite, commandeur de la Légion-d’Honneur et chevalier de Saint-Louis ; il a, pendant quarante ans, servi sa patrie avec honneur. Né à Villeneuve-d’Agen, entré à l’École polytechnique l’an XII de la République, et, à l’École d’application de Metz, en 1806, il prit part à toutes les campagnes de l’Empire, y compris celle des Cent-Jours.

Se trouvant à Toulouse, à la Révolution de Juillet, il fut appelé, dès le premier jour, au commandement des troupes ; et c’est surtout à sa conduite ferme et prudente que cette ville dut le maintien de sa tranquillité.

Nommé, en 1835, colonel directeur de l’artillerie à Bastia, et, six mois après, chargé du commandement du 11e régiment d’artillerie, il fut, sur la demande du Comité de cette arme, appelé, par le ministre de la guerre, au commandement