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aux ordres de Murat, commanda à Florence, fut chef d’état-major d’une armée d’observation, et sous-chef d’état-major général des armées françaises en Italie.

Le 29 août 1803, il fut nommé général de brigade, servit au camp de Boulogne, fut envoyé, peu après, par le premier Consul, en Bavière et en Autriche, afin d’observer les mouvements militaires des ennemis. De retour à Paris, il fut chargé d’inspecter l’organisation des troupes venant de Saint-Domingue. Cette mission remplie, il obtint sous le général Lauriston le commandement en second des troupes embarquées à Toulon, sur la flotte de l’amiral Villeneuve et assista au combat du Finistère. Il quitta la flotte à Cadix et rejoignit la grande armée pour la campagne d’Austerlitz ; durant cette campagne, il commanda dans la haute Autriche, en 1806, une brigade du 5e corps qui marcha en première ligne au combat de Saalfeld et à la bataille d’Iéna. À celle de Pultusk, sa brigade enfonça le centre des Russes, et il fut nommé général de division le 30 décembre 1806 ; le général Gudin ayant été blessé, il prit sa place, et quelques jours après le maréchal Lannes le choisit pour son chef d’état-major. Se trouvant à la gauche d’Ostrolenka, au moment où les Russes attaquèrent cette ville, Reille entendant une vive canonnade, s’y porta et trouva les brigades Ruffin et Campana péniblement engagées avec toute l’armée russe : il se chargea du commandement de ces brigades, et conserva la ville, malgré les attaques des ennemis qui avaient des forces quadruples et 30 pièces d’artillerie contre 6. Cependant les Russes pénétrèrent deux fois dans Ostrolenka, mais ils furent écrasés, et y laissèrent plus de 400 morts, 700 blessés et 300 prisonniers. Cette journée où Reille joignait l’intrépidité à la prudence, décida l’Empereur à en faire son aide-de-camp (13 mai 1807) et à le charger d’assister au siège de Stralsund.

Après la paix de Tilsitt, il devint commissaire extraordinaire en Toscane, d’où il partit pour la Catalogne, où il signala son arrivée par la levée du siège de Figuières, le siège et la prise de Roses dont il forma la garnison quand le général Saint-Cyr entra en Catalogne. En septembre 1809, il fut nommé commandant du 1er corps de l’armée du Nord de l’Espagne. Envoyé à la grande armée, le général Reille y arriva pour assister au passage du Danube et à la bataille de Wagram, où il commanda la division de la Garde chargée de soutenir la batterie de 100 pièces de canon du général Lauriston.

Instruit du débarquement des Anglais en Zélande, l’Empereur confia au général Reille l’un des trois corps formés de l’armée de Bernadotte. De la Zélande il retourna en Espagne comme gouverneur de la Navarre (29 mai 1810), battit Mina au Carascal, à Serin, et détruisit, avec deux compagnies de hussards, trois bataillons espagnols. Le maréchal Suchet n’ayant pas assez de forces pour le siège de Valence, Reille s’y porta avec la division de son nom, la division Severoli, et concourut à la prise de cette place.

Reille commanda en chef, en Aragon, le corps de l’Èbre (26 janvier 1812) jusqu’au 16 octobre 1812, époque où il reçut le commandement de l’armée de Portugal, forte de 30.000 hommes. Le roi Joseph ayant pris la résolution de concentrer toutes ses forces en avant de l’Èbre, le général Reille évacua les provinces qu’il occupait et se dirigea vers les hauteurs de Pancorbo, en soutenant le choc des ennemis et en conservant ses positions. Les armées du Centre et du Portugal, s’étant rassemblées à Pancorbo, on tint un conseil de guerre pour décider quelle position on prendrait. Le général