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pour entrer dans le corps du génie en 1798. Il quitta l’école de Metz en 1800 comme lieutenant. Nommé capitaine en 1801, il fit la campagne de Portugal, d’où il passa au camp de Boulogne. En 1803, il fut appelé à l’armée d’Allemagne et se trouva à la bataille d’Austerlitz. Le maréchal Lannes, auquel il était attaché, demanda pour lui le grade de chef de bataillon ; mais un capitaine de vingt-cinq ans parut trop jeune pour être nommé officier supérieur.

M. Rohault fit les campagnes de Prusse et de Pologne de 1806 et 1807, et assista aux sièges de Stralsund et de Colberg.

En 1808, il organisa en Catalogne, sous le général Duhesme, une compagnie de sapeurs provisoires et d’élite avec lesquels il rendit de grands services. Après la défense de Barcelone (1808), il fut nommé chef de bataillon. Il s’était énergiquement opposé à l’abandon de cette ville.

En 1809, il fut fait officier de la Légion-d’Honneur au siège de Girone, ou, le premier, il monta à l’assaut du fort Mont-Jouy, et fut blessé grièvement sur le haut de la brèche. Sa guérison fut très-lente et très-difficile.

Nommé lieutenant-colonel en 1814, il fut à la formation des régiments du génie, en 1816, appelé au commandement du 9e qu’il conserva six ans. Il s’occupa d’organiser l’instruction dans les écoles régimentaires du génie, tenta de nombreuses expériences sur la guerre souterraine, et d’heureuses applications des mines à la fortification de campagne qui font aujourd’hui partie de l’instruction des troupes du génie.

M. Rohault de Fleury fut nommé sous-gouverneur à l’École polytechnique en 1822, maréchal de camp en 1823, commandant du génie à l’armée de Catalogne, sous les ordres du maréchal Moncey.

À la suite de la Révolution de juillet, il fut envoyé à Lyon pour mettre cette ville en état de défense. Il y créa une place forte, une sorte de capitale militaire qui offrirait au gouvernement un refuge en cas d’invasion. Pour arriver à ce grand résultat, M. Rohault eut à vaincre des difficultés puissantes et de toute nature.

En 1831, lors de la première insurrection lyonnaise, il se plaça l’épée à la main à la tête des troupes, et eut son aide-de-camp tué à ses côtés.

En 1834, il commandait l’artillerie du général Aymard dans une circonstance semblable, et fut nommé lieutenant-général le 29 avril.

En 1837, il commandait en chef le génie à la deuxième expédition de Constantine. Cette arme y perdit un grand nombre d’officiers et de soldats. Le général y perdit ses trois aides-de-camp. L’activité et le sang-froid de cet officier furent incroyables en ces circonstances critiques. Quand on se vit obligé de rapprocher les canons de gros calibre de la ville pour y ouvrir une brèche praticable, le général Rohault fit construire en deux nuits des tranchées auxquelles il présida lui-même, et à 150 mètres de la place, une place d’armes destinée à recevoir les pièces de la batterie de brèche, et à servir de point de départ aux colonnes d’assaut. C’était un travail surhumain, mais le salut de l’armée en dépendait. Grâce à l’énergie du chef et des soldats, le travail réussit.

M. Rohault a été membre du comité du génie, directeur supérieur des travaux de Lyon, membre de la chambre des Députés (1837).

Il est aujourd’hui grand officier de la Légion-d’Honneur et en retraite.

M. Rohault de Fleury est une des gloires de la France.

ROLLAND (Pierre), baron

né à