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de roubles ; ici vous ne trouverez que des cendres. »

Le comte Rostopchine conserva le gouvernement de Moscou jusqu’au mois de septembre 1814. À cette époque, il donna sa démission et accompagna à Vienne l’empereur Alexandre. En 1817, il vint à Paris, où il paraissait avoir l’intention de fixer son séjour, et on n’y vit pas sans quelque étonnement dans celui que l’on se représentait comme un féroce vandale, l’un des hommes les plus remarquables de l’époque par la finesse et l’originalité de son esprit.

Le comte Rostopchine est mort à Saint-Pétersbourg le 30 janvier 1826. Il a laissé un fils qui s’est distingué dans la carrière militaire et une fille SOPHIE (1799-1874) qui a épousé le 14 juillet 1819 à Paris le comte Eugène de Ségur, petit-fils du comte de Ségur. La Comtesse Sophie de Ségur deviendra l’auteur vedette de la Bibliothèque Rose Hachette à partir de 1856 pour ses cèlèbres romans pour enfants

ROTTEMBOURG (Henri), baron

naquit le 6 juillet 1769 à Phalsbourg (Meurthe). Soldat au 84e régiment d’infanterie le 16 septembre 1784, il fut nommé caporal-fourrier le 1er janvier 1791, sergent, adjudant-sous-officier, sous-lieutenant et lieutenant les 1er mai, 26 août, 1er septembre et 15 octobre 1792. Il fit les campagnes de 1792 à l’an II aux années du Centre, du Nord et des Ardennes, et devint, le 1er frimaire an III, capitaine-adjudant-major à la 172e demi-brigade, devenue 99e, puis 62e.

Il servit de l’an III à l’an IX aux armées de Sambre-et-Meuse, de Mayence, d’Angleterre et d’Italie.

Blessé d’une balle à la cuisse droite, à l’affaire du 6 germinal an VII, devant Vérone, où il se trouvait à la tête des tirailleurs, il combattit pendant toute l’action.

Dans le mois de frimaire an VIII, il se fit particulièrement remarquer lors de la retraite du général Suchet sur le Var, et obtint, le 10 fructidor suivant, le grade de chef de bataillon.

Le 4 nivôse an IX, au passage du Mincio, il chargea l’ennemi à la baïonnette, concourut au succès de cette journée, et, le 5 nivôse, il prit une part glorieuse à la reddition de Borghetto. Ce fut lui qui porta au commandant autrichien les articles de la capitulation.

Major du 56e régiment de ligne le 30 frimaire an XII, et membre de la Légion-d’Honneur le 4 germinal, il passa, avec le grade de chef de bataillon, dans les chasseurs à pied de la Garde impériale le 1e mai 1806.

Il servit â la grande armée de l’an XIV à 1807, et mérita, à la bataille d’Iéna, le grade de colonel du 108e régiment, et la croix d’officier de la Légion-d’Honneur le 7 juillet suivant. Il ne rentra en France qu’en 1811, et fut nommé général de brigade le 21 juillet de cette année.

Attaché à la Garde impériale en qualité d’adjudant-général, il fit la guerre de 1812 en Russie, et fut renvoyé en France pour y organiser une partie de l’infanterie de la Garde impériale, mission dont il s’acquitta avec habileté, et pour laquelle il reçut, le 14 mai 1813, la décoration de commandeur de la Légion-d’Honneur.

Major du 1er régiment de chasseurs à pied le 14 septembre même année, et général de division le 20 novembre suivant, il commandait, pendant la campagne de France de 1814, la 5e division de la jeune Garde.

Au premier retour des Bourbons, le 27 juin 1814, Louis XVIII le nomma chevalier de Saint-Louis, inspecteur général d’infanterie, et grand officier de là Légion-d’Honneur le 14 février 1815.

Appelé le 30 avril suivant au commandement de la 6e division du 2e corps d’observation, il passa le 18 mai à celui d’une division de l’armée du Rhin, et fut mis à la retraite le 9 septembre même année.