Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/586

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communes en 1806 ; premier secrétaire de l’Irlande en 1807 ; envoyé en Espagne en 1808, il fut compromis dans la négociation du général Dalrymphe ; commandant en chef des troupes britanniques en Portugal en 1809. Pair d’Angleterre et vicomte de Talavera, grand d’Espagne de première classe en 1812, et duc de Ciudad-Rodrigo, comte d’Angleterre, feld-maréchal, marquis de Douro et duc de Wellington.

Ambassadeur extraordinaire et ministre plénipotentiaire près la cour de France en 1814. Ministre plénipotentiaire au Congrès de Vienne. Généralissime des troupes européennes dans les Cent-Jours. Prince de Waterloo. Généralissime des troupes alliées de l’occupation, Feld-maréchal de Russie en 1818.

« Wellington n’a qu’un talent spécial, Berthier avait bien le sien, il y excelle peut-être ; mais il n’a pas de création : la nature a plus fait pour lui qu’il n’a fait pour elle. Quelle différence avec ce Marlborough, désormais son émule et son parallèle ! Marlborough, tout en gagnant des batailles, maniait les cabinets et subjuguait les hommes. Pour Wellington, il n’a su que se mettre à la suite des vues et des plans de Castelreagh. Aussi Madame de Staël avait-elle dit, que hors de ses batailles, il n’avait pas deux idées… Ses victoires, leur résultat, leur influence, hausseront encore dans l’histoire, mais son nom baissera même de son vivant, etc., etc., etc. » (LAS CAZES.)

On m’a assuré, disait Napoléon, que c’est par lui que je suis ici, et je le crois. C’est digne, du reste, de celui qui, au mépris d’une capitulation solennelle, a laissé périr Ney, avec qui il s’était souvent rencontré sur le champ de bataille. Il est sûr que pour moi, je lui ai fait passer un mauvais quart-d’heure. C’est désormais un titre pour les grandes âmes, la sienne ne l’a pas senti. Ma chute et le sort qu’on me réservait lui ménageaient une gloire bien supérieure encore à toutes ses victoires, et il ne s’en est pas douté. « D’abord sans la trahison d’un général qui sort de nos rangs pour avertir l’ennemi, je dispersais, je détruisais toutes ces bandes, sans qu’elles eussent pu se réunir en corps d’armée. — Puis, sur ma gauche, sans les hésitations inaccoutumées de Ney, aux Quatre-Bras, j’anéantissais toute l’armée anglaise. — Enfin sur ma droite, les manœuvres inouïes de Grouchy, au lieu de me garantir une victoire certaine, ont consommé ma perte et précipité la France dans un gouffre. » (O’MÉARA.)

« M. de Las Cases avait remarqué qu’en général il répugnait à Napoléon de mentionner lord Wellington, et qu’il évitait même de faire connaître son jugement, probablement parce que l’Empereur se sentait gauche à ravaler celui sous lequel il avait succombé. Toutefois, le 16 novembre 1816, Napoléon, abreuvé d’amertume, pour toutes les indignités dont il était l’objet à Sainte-Hélène, s’est abandonné sans mesure, et à livré sa pensée tout entière. » (LAS CASES.) —

Quelques-uns ont poussé la flagornerie jusqu’à comparer, comme militaire, Wellington à Napoléon… Risum teneatis ! … Mais examinons sous les rapports administratifs, et comparons les six mois qui suivirent en France le 18 brumaire avec six mois du ministère de Wellington en 1828. Napoléon avait tout à réorganiser, une armée à créer et l’Italie à conquérir pour la seconde fois. Au moment où il s’occupait de réunir à Dijon les forces imposantes qui, après avoir gravi le mont Saint-Bernard, devaient délivrer l’Italie du joug autrichien, il achevait de détrôner l’anarchie directoriale, et rétablissait au dedans l’ordre le plus parfait dans toutes les branches du gouvernement. Déjà placé au rang des premiers