Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/8

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an V, la 79° repassa le Rhin à Huninguè et concourut au siège de Kehl. Après la reddition de ce fort, dirigée sur l’armée d’Italie, elle prit part aux opérations militaires de la campagne de l’an V. Le traité de Campo-Formio ayant mis fin à la guerre d’Italie, Godart fut envoyé aux îles du Levant avec sa demi-brigade, et y resta pendant les ans VI et VII. Chargé du commandement de la place de l’île de Corfou, il soutint pendant quatre mois un siège des plus vigoureux. Enfin, malgré ses efforts et son courage, la place de Corfou dut capituler et la garnison rentra en France. Le reste de la 79", qui composait les garnisons de Céphalonie, d’Ithaque et de Sainte-Maure, fait prison-sonnier par les Turcs, fut conduit au bagne de Constantinople.

La 79", qui durant son séjour dans les îles du Levant avait donné de nouvelles et nombreuses preuves de dévouement et avait perdu près de la moitié de sou effectif par le feu de l’ennemi, reçut, en arrivant à Lyon, l’ordre de venir tenir garnison à Paris, où elle se mêla aux événements du 18 brumaire an VIII. Elle y demeura peu de temps après, et partit pour l’armée de l’Ouest, avec laquelle elle fit les campagnes des ans VIII, IX et X, sous les ordres des généraux en chef Brune et Bernadotte. Employé aux camps de Bayonne et de Saintes, pendant les ans XII et XIII, Godart fut nommé, le 19 frimaire an XII, membre de la Légion-d’Honneur, officier de l’Ordre le 25 prairial suivant, et désigné par l’Empereur pour faire partie du collège électoral du Pas-de-Calais. Vers la fin de l’an XIII, le colonel Godait reçut l’ordre de se rendre, avec les trois premiers bataillons de son régiment, à l’armée d’Italie, sous les ordres du maréchal Masséna. Il fit partie de la division Molitor, et se trouve, le 8 brumaire an XIV, à la bataille de Caldiéro, où il mit en déroute une. colonne de 6,000 hommes ; de troupes hongroises, lui fit environ 1,200 prisonniers et dégagea les divisions Duhesme et Gardanne qui se trouvaient compromises.

Passé en 1804 en Dalmatie avec le général Molitor, il marcha au secours de la ville de Raguse, où le général Lauriston se trouvait bloqué par un corps de 3,000 Russeset 6,000 Monténégrins. La colonne commandée par le colonel Godart se composait, de quatre compagnies d’élite du 81e de ligne, de quelques chasseurs d’Orient et d’un détachement de Morlaques, formant un total d’environ 1,800 hommes. Le 6 juillet, elle se trouva en présence de l’ennemi ; le colonel Godart, sans calculer la disproportion de ses forces, mais comptant sur la bravoure de ses troupes, auxquelles il donnait d’ailleurs toujours l’exemple, aborda hardiment l’ennemi. Après une charge à la baïonnette, vigoureusement exécutée, les Monténégrins et les Russes furent culbutés et mis dans une déroute telle qu’ils ne purent se rallier et qu’ils laissèrent au pouvoir des Français touie leur artillerie, leurs munitions et leurs bagages. La place de Raguse se trouva alors débloquée. Le colonel Godart prit une part glorieuse aux affaires qui eurent lieu dans le Canali et près de Castel-Nuovo, contre les Monténégrins et les Russes pendant les mois de septembre et d’octobre de la même année. Il fut de toutes es expéditions qui eurent lieu en 1807 et 1808 contre les insurgés turcs et dal-mates, et fit la campagne de 1809 en Allemagne.

A la bataille de Gospich, son régiment soutint les efforts de l’armée autrichienne qui voulait s’opposer au passage des Fran-ais dans la Croatie. Il combattit encore à iraiz et à Wagram, et sa conduite dans cette dernière journée lui valut le grade’ de général de brigade, qui lui fut conféré le H ( ? ?)