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politique d’apaisement et d’équilibre, en opposition avec la politique du triumvirat catholique (1561) constitué par le duc de Guise, le connétable de Montmorency et un Forézien, Jacques d’Albon, maréchal de Saint-André.

Les hostilités commencèrent après le massacre de Vassy (1562). Sous les ordres d’Antoine de Bourbon, du prince de Condé et de leurs lieutenants Soubise, Hangest, d’Ivoy, de La Rochefoucauld, de Castelnau, les deux Chatillon, d’Andelot et l’amiral de Coligny, la guerre éclata dans l’Anjou, la Touraine, l’Orléanais, le Blaisois, le Sud-Ouest, le Centre et le Midi. Par un arrêt du 13 juillet 1562, le Parlement de Paris avait mis les protestants hors la loi. Ce serait sortir de notre cadre que de conter les événements qui se succédèrent pendant trente ans. Dans le camp protestant et dans le camp catholique, on commit des crimes de toute nature ; l’assassinat du duc François de Guise par Poltrot de Méré (18 février 1563), la mort du prince de Condé à Jarnac, la Saint-Barthélemy (24 août 1572), le meurtre de Coligny, l’assassinat à Blois du duc Henri de Guise (23 décembre 1588), celui d’Henri III (1er août 1589).

Le Forez ouvert au nord, dans la direction de Roanne, aux bandes protestantes remontant la Loire et essayant de gagner leurs réduits des Cévennes ; dominé au sud par le Vivarais, une des principales forteresses de la Réforme, souffrit plus qu’aucune autre province. Les huguenots pillèrent et rançonnèrent plusieurs fois notre région qui, malgré le voisinage de Lyon où le calvinisme était propagé par des réfugiés suisses qu’attiraient ses écoles renommées, l’éclat d’une renaissance littéraire locale, le prestige de ses imprimeurs, les Gryphe, les Jean de Tournes, ne s’associa jamais aux nouveautés de la « religion prétendue réformée ».

En 1562, les religionnaires étaient entrés à Lyon par surprise. Ils y restèrent un an. Un des officiers du prince de Condé, le sire de Poncenat, seigneur de Changy, se détacha de cette ville, vint à Feurs et battit les troupes catholiques foréziennes commandées par le seigneur de Saint-Priest.

Il fut rejoint par François de Beaumont, baron des Adrets, qui avec 3.000 hommes s’empara de Montbrison le 13 juillet 1562 et s’y rendit coupable d’atrocités, ainsi qu’à Saint-Bonnet-le-Château, Boën et Saint-Germain-Laval.