Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/114

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Dipanon répondit, qu’en effet, on travaillait beaucoup à la construction de certaines mosquées.

— Oui, oui, oui, je m’en doutais bien ! s’écria Havelaar. Et, dites moi, maintenant, s’il y a beaucoup d’arrérages, sur l’impôt foncier ?

— Ah ! dame, cela pourrait mieux marcher.

— À coup sûr, et principalement dans le district de Padiglang ! murmura Havelaar, trouvant plus commode de se répondre à lui-même ; puis il reprit : à quelle somme s’élève la répartition de cette année ?

Et comme Dipanon hésitait un peu, cherchant ce qu’il avait à dire, il continua :

— Bon ! Je sais déjà à quoi m’en tenir … Cent soixante quinze mille et quelques centaines de francs… Trente mille de plus que l’année passée… mais douze mille, seulement, au dessus de 1855. Nous n’avons progressé, depuis 1853, que de seize mille… et la population s’accroît bien lentement… Oui, Malthus !… En douze ans, c’est à peine si nous avons augmenté de onze pour cent… et encore, c’est à examiner, les dénombrements étant très inexacts, jadis… Ils doivent l’être encore !… De 1850 à 1851 il y a eu, même, une diminution. Le bétail ne progresse pas non plus. C’est mauvais signe, Dipanon. Diantre… voyez donc ce cheval… comme il se cabre ! C’est le vertigo… pour sûr !… Max, viens regarder ça.

Dipanon s’aperçut qu’il y aurait peu de renseignements à donner au nouveau sous-préfet, et qu’il ne serait pas question de prépondérance pour cause d’ancienneté locale. Après tout, le brave garçon n’y tenait pas autrement.

— Somme toute, c’est bien naturel ! reprit Havelaar, qui tenait Max sur son bras droit ; dans le