Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/116

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Havelaar et Dipanon prirent place à table. Tout en prenant le thé, la conversation devint générale, et l’on se mit à parler de choses et d’autres, jusqu’au moment où Dongso vint avertir le préfet que des chevaux frais étaient attelés à la voiture. On s’installa le plus commodément possible, et l’on se mit en route. Il était difficile de parler, à cause des cahots et des soubresauts. On apaisa les cris du petit Max avec des bananes. La mère le tenait sur ses genoux, ne voulant pas convenir que son enfant la fatiguât ; et Havelaar ne put la décider à lui céder ce gros et précieux fardeau.

À un arrêt forcé, causé par la rencontre d’un bourbier profond, Dipanon demanda au préfet s’il avait déjà parlé de Madame Sloterin.

— Monsieur… Havelaar… a… dit…

— Mais, certes ! Dipanon… Pourquoi pas ? Cette Dame peut rester avec nous. Je ne voudrais pour rien au monde…

— Que… cela… était… bien ! termina le préfet, non sans difficulté.

— Je ne voudrais pour rien au monde fermer ma maison à une Dame, dans de telles circonstances. Cela va sans dire n’est-ce pas, Tine ?

Tine pensait aussi que cela allait de soi.

— Vous avez deux maisons à Rangkas-Betoung, ajouta Dipanon. Il y a plus de place qu’il n’en faut pour deux familles.

— Mais, quand même cela ne serait pas ainsi…

— Je… n’ai… pas… osé… le… lui…

— Mais, monsieur le préfet, vous n’aviez pas un doute à avoir là-dessus ! dit madame Havelaar.

— Promettre… car… c’est……