Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/170

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Grec, au marché de l’Ouest !… À présent il est paresseux, maladif et pédant. Voilà, mon garçon ! Ne fais pas non plus de gamineries, avec Stern ; son père est très riche. Aie l’air de ne pas le voir, quand il fait des grimaces au teneur de livres. Et, lorsqu’en dehors du bureau, il s’occupe de poésie et de vers, dis lui, en passant qu’il ferait mieux d’écrire à son père qu’on le traite à merveille, chez nous, et que Marie vient de lui broder une paire de pantoufles avec de la soie floche. Demande lui, comme si cela venait de toi-même, — comprends-tu ? — s’il pense que son père ira chez Busselinck et Waterman, et fourre lui dans la cervelle que ce sont de vils intrigants. De cette manière là, vois-tu, tu le mets dans la bonne voie… On doit cela à son prochain. Toute cette fabrication de vers n’est que sottise. Mon cher Frédéric, sois sage et obéissant, et ne tire plus la servante par ses jupes, quand elle apporte du thé au bureau. Ne la mets pas sens dessus-dessous ; si tu lui fais perdre la tête elle renversera le thé. Saint-Paul dit qu’un fils ne doit jamais faire de chagrin à son père. Il y a vingt ans que je fréquente la Bourse, et j’ose dire que je suis estimé, à mon pilier. Prête donc l’oreille à mes conseils, mon enfant ; prends ton chapeau, mets ton pardessus, et viens assister avec moi à la prière publique. Ça te fera du bien. »

Voilà comme je lui ai parlé, et je suis convaincu que mon discours a fait impression sur son esprit ; et voyez l’heureuse coïncidence, le sujet du sermon du pasteur Caquet roula sur l’amour de Dieu, visible dans sa colère contre les incrédules. (Exhortation de Samuel à Saûl ; Sam. XV : 3b).

En écoutant ce sermon je ne pus m’empêcher de