Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/216

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— Mais nous avons du café ! dit Tine.

— Parfait ! Eh bien ! allons prendre le café dans la première galerie. Nous inviterons madame Sloterin, et ses jeunes filles à se joindre à nous.

Cela dit, Havelaar et sa petite société quittèrent la salle à manger.

— Max, je pense qu’elle déclinera notre invitation. Tu sais qu’elle préfère ne pas dîner avec nous ; et je ne puis pas lui donner tort.

— Oh ! si elle sait que je suis en train de raconter mes histoires, fit Havelaar en riant, je ne doute pas que ça ne l’épouvante.

— Non, Max, non, ce n’est pas cela, qui la gênerait. Elle ne comprend pas le hollandais. Non. Elle m’a dit qu’elle désirait continuer à vivre, à son à part ; et en cela, je l’approuve complètement. Tu te rappelles comment tu as traduit ou décomposé mon nom : E. H. V. W.

— Etre Heureux Vaut double V… ie !

— C’est cela. Elle a donc raison. Puis elle m’a l’air un peu sauvage. Elle fuit le monde. Figure-toi qu’elle fait éloigner, renvoyer, par ses domestiques, tous les étrangers qui mettent le pied sur l’esplanade.

— Je demande l’histoire ou l’omelette ! recommença Declari.

— Moi, itou ! fit Dipanon. Plus de fins de non recevoir. Nous avons droit à un dîner complet ; c’est pourquoi je demande l’histoire du dindon.

— Je vous l’ai déjà racontée, celle-là ! répondit Havelaar. Je l’ai volé au général Vandamme et je l’ai mangé… avec une autre personne.

— Avant que cette autre personne montât au ciel ! fit malicieusement observer Tine.