tre façon que moi, puisque, peu de temps après, on annula la suspension, examen fait de l’affaire dans un autre district que celui du Sud de Sumatra. Le contrôleur lui-même fut réhabilité plus tard entièrement, et remis en place. Ce fut leur suspension, qui m’inspira l’épigramme suivante ; cette épigramme je la fis mettre sous la serviette du général, à l’heure de son déjeuner, par un de ses serviteurs, qui, précédemment, avait fait partie de ma maison.
Voici cette épigramme :
» Le décret vivant de suspension, qui nous gouverne, en nous suspendant, Jean Suspend-tout, le Gouverneur Loup-garou,
Aurait volontiers suspendu sa propre conscience,
Si, depuis long-temps déjà, elle n’avait donné sa démission !
— Hé ! hé ! Monsieur Havelaar, fit Declari, voilà qui me paraît être un procédé un peu léger !
— Cela me fait cet effet, à moi aussi ! mais, il fallait pourtant bien que je fîsse quelque chose. Figurez-vous, cher ami, que je me trouvais sans un sou, que je ne recevais rien, et que je me voyais sur le point de mourir de faim, littéralement ; littéralement aussi, je l’ai échappée belle ! Je n’avais pas l’ombre d’une relation à Padang ; et, outre cela, je venais d’écrire au général, que si je crevais de misère, c’était lui que je rendais responsable de ma mort. Je lui déclarais, en post-scriptum, que je n’accepterais de secours de personne !
Il y eut plusieurs personnes habitant l’intérieur du pays, qui, apprenant la manière dont j’étais traité, m’invitèrent, à me retirer chez elles ; mais le général défendit de me donner un passeport pour aller les rejoindre. Partir pour Java m’était égale-