Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/247

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nement à Batavia, — le général me retint, quand même, près de neuf mois à Padang.

Enfin, il reçut l’ordre exprès de me laisser partir pour Batavia. Deux ans après, dès que je me vis un peu d’argent entre les mains, — ma chère Tine, c’est toi qui me l’avais donné, — je réglai les quelques milliers de francs que je restais devoir à la caisse de Natal, pour les années 1842 et 1843 ; et comme j’en parlais à un personnage, qui représentait le Gouvernement des Indes Hollandaises, il me répondit tranquillement » à votre place, moi, je n’aurais rien payé du tout. Je leur aurais souscrit un bon billet à la Châtre !… »

Ainsi va le monde.

Juste au moment où Havelaar commençait le récit demandé par ses hôtes, récit qui allait leur apprendre en quoi et pourquoi il avait tant contrarié le général Vandamme, à Natal, madame Sloterin apparaissait dans la galerie avancée de la maison, et elle faisait un signe à l’agent de police, assis sur un banc, à côté de la dite maison.

L’agent se leva, courut à elle, et après l’avoir écoutée, il cria immédiatement quelque chose à un homme qui venait de mettre le pied sur l’esplanade, ayant l’air de se diriger vers l’office qui se trouvait derrière la maison de Havelaar.

La société de ce dernier n’aurait pas fait attention à ce léger incident, si Tine n’avait pas dit, pendant le dîner, que madame Sloterin était d’une sauvagerie sans exemple, et qu’en même temps elle avait l’air d’exercer une sorte de surveillance sur toute personne qui mettait le pied dans la cour.

On vit alors l’homme interpellé par l’agent se rendre auprès de madame Sloterin ; elle eut l’air de lui