Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/415

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Il faut, savoir qui de nous deux a raison, qui de nous est dans le droit strict, de vous ou de moi.

Je ne puis servir autrement que je n’ai servi, à Lebac.

Par conséquent, si le Gouvernement veut être servi d’une autre façon, je me verrai forcé, désirant me conduire en honnête homme, d’offrir respectueusement ma démission.

Il me faudra, alors, à l’âge de trente six ans embrasser une autre carrière ; il me faudra, après dix sept années d’un service pénible, après avoir sacrifié les forces les plus actives de ma vie à ce que je jugeais être mon devoir, il me faudra, dis-je, demander de nouveau à la société, si elle veut me donner du pain pour ma femme, et pour mon enfant, en échange de mes idées ; et, si elle ne veut pas m’acheter ces mêmes idées, je gagnerai ce même pain, à la sueur de mon front, à la force de mon bras, si la force de mon bras est évaluée à plus haut prix que la force de mon âme.

Oui, je manierai la pioche ou la bêche… je trainerai la brouette, plutôt !…

Mais, je ne puis, ni je ne veux croire que votre opinion soit partagée par son Excellence le Gouverneur-général…

Je me vois donc forcé, avant d’en venir à la dure extrémité dont je viens de parler précédemment, de vous prier, le plus respectueusement possible, de proposer au Gouvernement :

d’intimer au préfet de Bantam l’ordre d’autoriser aujourd’hui encore les démarchés du sous-préfet de Lebac, se rapportant à ses dépêches des 24 et 25 du courant, nos 88 et 91.

ou bien,