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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/420

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celui-ci tout en sautant gaîment, et voilà ma dame rouge, qui est complète !..

— Qui est-ce qui entend sonner l’heure ? fit la mère, en ce moment.

— Moi ! répondit le petit Max.

— Et qu’est-ce que ça signifie, s’il vous plaît ?

— Ça signifie qu’il est l’heure d’aller me coucher… mais, c’est que je n’ai pas encore mangé.

— Oh ! on va te donner à manger… sois tranquille.

Elle se leva, elle sortit, et lui rapporta le souper, frugal et simple, qu’elle venait d’aller chercher dans sa chambre.

Ce souper devait être bien serré dans une armoire ; dieu sait le nombre de serrures que Tine venait d’ouvrir, et de fermer !

— Que lui donnes-tu là ? demanda Havelaar.

— Oh ! ne crains rien… c’est du biscuit que nous avons rapporté de Batavia, dans une boîte en fer blanc… le biscuit, et le sucre sont toujours sous clef.

La pensée de Havelaar retourna vers le point d’où elle avait pris son essor.

— Sais-tu bien, continua-t-il, que nous n’avons pas encore payé la note de ce médecin… ah ! les temps sont très durs !

— Mon cher Max, nous vivons ici avec tant d’économie, qu’avant peu nous pourrons tout payer. Puis, tu seras préfet un de ces jours, et alors tout sera réglé facilement.

— C’est justement cela, qui me rend si triste ! répondit Havelaar. Je quitterai Lebac à contre-cœur. Je vais te dire pourquoi. Ne penses-tu pas que nous sommes bien plus attachés à notre Max depuis qu’il