Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/61

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fineurs, mais moi j’écris : rafinadeurs comme les Rosemeyer qui font les sucres. Je sais bien qu’on dit : un coquin raffiné et non : un coquin raffinadé, mais c’est tout simplement que l’on désire s’en débarrasser le plus vite possible. Donc, les raffinadeurs et les marchands d’indigo devraient se liguer avec nous.

Tout en écrivant, je réfléchis, et il me semble que les armateurs sont également intéressés à la question… les armateurs et toute la marine au long cours. Oui, j’en suis sûr et certain ! Tous y sont intéressés ! Et les voiliers, et le ministre des finances, et les bureaux de bienfaisance, et les autres ministres, et les pâtissiers, et les marchands de nouveautés, et les femmes, et les constructeurs de navires, et les négociants en gros, et les vendeurs au détail, et les concierges, et les jardiniers… et les…

Et —, c’est singulier comme les idées vous viennent en écrivant, — mon livre regarde aussi les meuniers, et les pasteurs, et ceux qui vendent la revalescière Du Barry, et les distillateurs d’eau-de-vie, et les tuiliers, et les personnes qui vivent de la dette publique, et les fabricants de pompes, et les cordiers, et les tisserands, et les bouchers, et les commis des commissionnaires, et les actionnaires de la société hollandaise de commerce, et en fin de compte, à bien regarder, tous les autres aussi… Le Roi, y compris…

Oui… lui… le Roi, surtout !

Mon livre doit paraitre. Rien ne l’en empêchera. Qu’il passe sous les yeux de Busselinck et Waterman. Cela m’est égal. Je n’ai rien à leur envier ; mais ce sont des escrocs et des intrigants, c’est moi qui vous, le dis ! Je l’ai prouvé aujourd’hui même au jeune