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CHAPITRE V


L’AIGUILLE DES CHARMOZ
AVEC GUIDES


Après le passage du Col du Lion, décrit plus haut, nous partîmes en voiture pour Courmayeur, en quête de grands exploits. Le mauvais temps nous y fit prisonniers et pendant quatre jours consécutifs un fort vent de Sud-Ouest versa un incessant déluge de pluie dans la vallée, emportant des meules de foin et même un chalet dans les flots limoneux du gros torrent qui passe en dessous du village.

J’étais le seul touriste à l’Hôtel Royal, et son habile chef voua son temps et son intelligence à me mettre hors de condition et de forme. Pendant les rares intervalles où je n étais pas occupé à me délecter des excellentes choses qu’il préparait pour me mettre en joie, il venait faire de soigneuses enquêtes sur ce que je pouvais aimer ou ne pas aimer.

Le cinquième jour, le temps présenta des symptômes d’amélioration et, durant l’après-midi, Burgener, Venetz et moi, nous allâmes nous promener jusqu’à l auberge du Mont Fréty, avec quelque vague idée de tenter un nouveau passage sur Chamonix. Mais avant le lever du jour un terrible orage et de furieuses rafales de vent et de pluie vinrent mettre fin à toute velléité de course nou-