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L’AIGUILLE DU PLAN

plis tourmentés des vapeurs nuageuses. Ma patience est récompensée ; de temps à autre quelques parties des murailles se montrent, et il devient bientôt évident pour moi que l’on pourra certainement trouver une route conduisant au sommet, en prenant sensiblement à droite du pic, et en attaquant l’arête qui tombe du sommet au col [du Plan]. Ce n’était pourtant pas la route que nous désirions tenter. Notre premier objectif était le col de neige situé sur la gauche du pic et peut-être à 300 mètres au dessous de lui[1].

Ce col est fermé sur le côté de Chamonix par l’aiguille à laquelle vient culminer le grand promontoire Nord du Plan. C’est une brèche dont l’aspect sévère peut être remarqué de l’Homme de pierre situé sur l’arête du Petit Charmoz, juste au-dessus de Montenvers, ou bien encore du Chapeau ; toutefois, lorsqu’on le voit de ces points, il se trouve à droite du sommet. Une fois arrivés sur cette brèche, nous aurions à atteindre le petit et très incliné Glacier [Nord] du Plan[2], sur lequel nous avions, l’année pré-

  1. Le col que nous avions pour point de mire est celui qui se trouve à gauche de la grande tour rocheuse et qui est situé a environ 31 millimètres [à la gauche] du côté droit de l’illustration ci-contre. Le point culminant de l’Aiguille du Plan est caché par la grande tour, qui se trouve à 45 millimètres [sur la gauche] de ce même côté droit. Il est très sensiblement plus haut que l’Aiguille de Blaitière [située sur la gauche de la photographie et dont l’arête descend à droite parallèlement et plus bas que l’arête N.-N.-O. de l’Aiguille du Plan], mais il semble plus bas par suite de la perspective. La photographie de M. Holmes est prise de l’arête du Petit Charmoz.
  2. Le glacier que les cartes appellent Glacier de Blaitière, pris entre l’arête Nord-Ouest de l’Aiguille de Blaitière et l’arête Nord-Ouest de l’Aiguille du Plan, se trouve divisé dans sa partie supérieure en deux glaciers, séparés par une arête de rocher aiguë, l’un découlant de l’Aiguille de Blaitière, l’autre plus important venant d’un contrefort de l’Aiguille du Plan. C’est ce dernier glacier suspendu auquel il est fait allusion et que Mummery appelle Glacier du Plan. (Voy. la note 2 de la page 181). Cette dénomination crée une confusion regrettable avec le Glacier du Plan situé sur la face Sud-Est de l’Aiguille du Plan, par lequel passe la route ordinaire d’ascension à cette aiguille. Afin de ne pas troubler le travail de cartographie et de littérature alpines déjà fait, il serait peut-être convenable, tout