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LE DYCH TAU

vantés. Bien que je sois tout à fait disposé à garantir l’excellence de la fabrication de ma tente même sur une arête exposée à toutes les tourmentes, on admettra volontiers qu’elle n’est pas de taille à résister à l’attaque d’une chèvre. Après maints efforts Zurfluh et moi parvenons à nous extriquer de l’enchevêtrement des débris et à relever notre maison. Mais, lorsque vint le matin, elle nous apparut en misérable état, et nous exhiba une tournure vraiment peu honnête. Pendant le déjeuner notre porteur tartare nous laisse à entendre qu’un Kosh, un vrai palais rempli de tous les luxes de la vie, se trouve sur la rive gauche du glacier, presque en face du Misses Kosh. Le temps semble si menaçant que Zurfluh insiste auprès de moi pour que nous allions dans cette Capoue de la montagne où, comme il le dit avec sagesse, nous pourrons attendre que le temps soit devenu assez beau pour notre grande expédition. Cette proposition semble si bonne que nous paquetons immédiatement le camp et que nous partons. Zurfluh et le porteur tartare commencent bientôt à montrer par la rapidité de leur marche des signes de rivalité et finissent peu à peu par faire un véritable match pour l’honneur de leurs races, de leurs sectes, et aussi de leurs chaussures respectives. Je n’ai nullement l’ambition de les rejoindre et mes hommes ont rapidement disparu de la vue. Suivant peu judicieusement quelque vague direction que m’a indiquée Zurfluh et qu’il m’a assuré être l’interprétation fidèle des remarques du Tartare, j’essaye de suivre la moraine rive gauche ; mais elle se relève bientôt contre les falaises et se trouve coupée par de profonds canaux pleins d’eau, ce qui vient me démontrer l’insuffisance de Zurfluh comme interprète. Après quelques embarras, pour ne par dire quelques dangers, j’arrive à atteindre le glacier, sus