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LE DYCH TAU

Le lendemain matin nous descendions le glacier vers le Misses Kosh, nous paquetions ce qui nous appartenait, et nous nous en allions à Tubeneli[1]. Des provisions fraîches étaient arrivées de Naltcik et le vieux chef nous festoya avec des poulets et des gâteaux ; mais ces douceurs n’arrivèrent pas à réconforter la mélancolie de Zurfluh, et il refusa nettement de faire autre chose que de retourner directement chez lui. Sur le Dych Tau l’excitation de l’escalade avait porté à leur maximum toute la vigueur et la force dont il était capable, mais maintenant qu’il n’était plus éperonné par la difficulté, il était complètement déprimé. Il semblait être tout-à-fait à bas, et paraissait n’être plus qu’un spectre diaphane et mélancolique de son ancienne forme. « Es gefällt mir nicht, » peut être d’une bonne philosophie, mais cet axiome tend sans aucun doute à une condition pré raphaélite des corps.

  1. Descendant la vallée du Bezingi Chereck. Tubeneli est à 1.400 m. d’altitude. — M. P.