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IV
PRÉFACE DU TRADUCTEUR

facteur moral dont l’effet réflexe paralyse force et souplesse, et dangers concrets exagérés encore par le manque d’entraînement et l’inhabileté de certains. C’est cette étape d’exploration du terrain et de recherche des méthodes qui a été largement exposée par Whymper, avec la manière du journaliste dans la façon de mettre au point, avec une grande sûreté de plume et de dessin pour exagérer les effets.

L’alpinisme est, depuis ces temps déjà lointains, devenu tout un art, et la science que nous en avons a conduit dans son exercice à un véritable métier. Les montagnards des Alpes ont, dans cette collaboration avec des touristes entreprenants et intelligents, acquis toute une technique. Puis les alpinistes ont compris que, avec de l’entraînement physique, avec la connaissance de l’art de grimper, avec la progression dans les difficultés, ils pourraient arriver à se passer de guides.

C’est cette deuxième étape à laquelle nous arrête le livre de Mummery. Il sera caractéristique d’une époque. S’il n’obtient pas le même succès de curiosité des foules banales — car l’auteur n’a nulle part cherché à leur plaire — du moins il aura dans le monde alpin français, comme il l’a eu en Angleterre, un véritable retentissement. Je ne veux point dire qu’il ne plaira pas à tous ceux — et en France ils commencent à devenir légion — qui traversent chaque année les Alpes, qui, dans un trajet circulaire autour des sommets les plus réputés, vivent dans leur atmosphère