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Page:Murger - Scènes de la vie de bohème, Lévy, 1871.djvu/259

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MIMI A DES PLUMES.

Maurice, il ne comprenait rien quand je suis partie pour venir ici ; mais c’était plus fort que moi… Je me suis mise en route… C’est bon, le feu, ajouta-t-elle en approchant ses petites mains de la flamme. Je resterai avec toi jusqu’à demain. Veux-tu ?

— Il fera bien froid ici, dit Marcel, et nous n’avons pas de quoi diner. Tu es venue trop tard, répéta-t-il.

— Ah ! bah ! dit musette, ça ressemblera mieux à autrefois.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Rodolphe, Colline et Schaunard restèrent vingt-quatre heures à aller chercher leur tabac. Quand ils revinrent à la maison, Marcel était seul.

Après six jours d’absence, le vicomte Maurice vit arriver Musette.

Il ne lui fit aucun reproche, et lui demanda seulement pourquoi elle paraissait triste.

— Je me suis querellée avec Marcel, dit-elle, nous nous sommes mal quittés.

— Et pourtant, dit Maurice, qui sait ? vous retournerez encore auprès de lui.

— Que voulez-vous ? fit Musette, j’ai besoin de temps en temps d’aller respirer l’air de cette vie-là. Mon existence folle est comme une chanson ; chacun de mes amours est un couplet ; mais Marcel en est le refrain.



XX

MIMI A DES PLUMES.


I

« Eh ! non, non, non, vous n’êtes plus Lisette. Eh ! non, non, non, vous n’êtes plus Mimi.

« Vous êtes aujourd’hui madame la vicomtesse ; après-demain peut-être serez-vous madame la duchesse, car vous