Ils ne s’en dirent pas davantage. Le sort du pigeon-pendule était fixé ; il en aurait appelé en cassation que c’eût été peines perdues, la faim est une si cruelle conseillère.
Rodolphe avait allumé du charbon, et faisait revenir du lard dans le beurre frémissant ; il avait l’air grave et solennel.
Juliette épluchait des oignons dans une attitude mélancolique.
Le pigeon chantait toujours, c’était sa Romance du saule.
À ces lamentations se joignit la chanson du beurre dans la casserole.
Cinq minutes après, le beurre chantait encore ; mais, pareil aux templiers, le pigeon ne chantait plus.
Roméo et Juliette avaient accommodé leur pendule à la crapaudine.
— Il avait une jolie voix, disait Juliette et se mettant à table.
— Il était bien tendre, fit Roméo en découpant son réveille-matin parfaitement rissolé.
Et les deux amants se regardèrent et se surprirent ayant chacun une larme dans les yeux.
… Hypocrites, c’étaient les oignons qui les faisaient pleurer !
XXII
ÉPILOGUE DES AMOURS DE RODOLPHE ET DE MADEMOISELLE MIMI.
I
Pendant les premiers jours de sa rupture définitive avec mademoiselle Mimi, qui l’avait quitté, comme on se rappelle, pour monter dans les carrosses du vicomte Paul, le poëte