Page:Musique des chansons de Béranger.djvu/331

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sique, c’était un sujet de chevalerie. L’opéra-comique avorta, et plus tard Béranger adapta sur ce chant la Prisonnière et le Chevalier, avec cette note ironique : « Genre à la mode, » et cette indication modeste : Air à faire. C’était à l’époque où M. de Marchangy faisait flores avec sa Gaule poétique ; Béranger était déjà bien revenu de la chevalerie et de l’opéra-comique !

Le second, l’Espérance, est gravé à peu près dans le recueil de Perrotin, sous le numéro 275. Seulement le rédacteur de cette notation a commis une singulière inadvertance : il commence en la majeur et finit en ut majeur, sans qu’on ait vu passer la modulation ! Et il a mis en tête « Musique de M. B… »

La même indication se retrouve au numéro 285 bis pour le couplet « À mes amis devenus ministres ». » Probablement ici encore cette initiale désigne Béranger ; mais Béranger m’a déclaré n’avoir aucune connaissance de l’air qu’on lui attribue.

Guichard Printemps, auteur de ce recueil, avait déjà précédemment été chargé du même travail dans l’édition Baudouin. Il avait profité de l’occasion pour y larder de la musique de ses amis, et surtout de la sienne, qui n’en est pas devenue plus célèbre. Il paraît que cette fois on l’avait prié d’éliminer les inspirations de sa muse ; mais il a donné dans un autre abus, celui d’ajuster aux chansons de Béranger des airs de son choix, souvent inconnus à Béranger et ridiculement prétentieux, des airs de scène, par exemple : Je ne vous vois jamais rêveuse, de Ma tante Aurore, ou bien : Un soir, après mainte folie, de Françoise de Foix, dont Béranger serait bien en peine de dire une seule note ! C’est une faute grave. Ce qu’il est intéressant de connaître, c’est l’air authentique, celui dont s’est inspiré le poète. Que m’importe que les paroles aillent sur un timbre différent ? On trouve toujours des timbres ! Encore moins tient-on à la musique composée après coup.

j’ai mis en chœur le refrain de Jeannette, sur l’indication de Béranger lui-même : « Avons-nous chanté cela avec mes amis, quand nous étions jeunes !… »

À ces trois morceaux, j’en ai ajouté un quatrième.

Béranger, lorsqu’il était apprenti imprimeur chez M. Laisney,