Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/169

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Fabrice.

Oui, et je dois dire, en dépit du hasard, que je me suis fort diverti. La plus délicieuse musique, les plus belles femmes de Venise ! — Mais que fais-tu là si matin ? — Tu n’as pas l’air d’un homme qui se lève, — et ces flambeaux mourants qui pâlissent, ces yeux fatigués… — Qu’as-tu donc ?

Michel.

Il faut apparemment que les aînés des familles veillent sur l’honneur de leur maison pendant que les enfants s’amusent.

Fabrice.

L’honneur de leur maison, dis-tu ? Que signifie cela ?

Michel.

Tu es bien jeune. — Sais-tu prêter et garder un serment ?

Fabrice.

Eh ! mon frère, je porte le même nom que toi.

Michel.

Jure donc, par ce nom et par celui de notre mère qui n’est plus, que tu ne révéleras jamais ce que je vais te confier.

Fabrice.

Soit. — Je le jure. — Mais quelle voix sinistre…

Michel.

Regarde cette porte.