Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/205

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du moins ce qu’on avait dit… je ne sais trop pour quelle raison… car je suis libre… je puis disposer de moi… comme je l’entends… rien n’est décidé… tout peut être rompu d’un jour à l’autre… je ne sais trop moi-même… non, en vérité, je ne saurais dire… et voilà d’où viennent vos questions.

Marguerite.

Non, madame, non ; pour cela, je ne suis pas pressée de me marier, mais pas du tout, et ce jeune homme…

La comtesse.

Vrai, pas du tout ! tu n’aimes pas ce jeune homme ? Tu n’as pas fait cent fois son éloge ?

Marguerite.

Je conviens que je le trouve… assez bien.

La comtesse.

Quoi ! tu n’as pas dit que tu le trouvais charmant ?

Marguerite.

Oh ! charmant ! Il a de bonnes manières, mais il est quelquefois d’une impertinence…

La comtesse.

Que personne n’avait autant d’esprit que lui ?

Marguerite.

Oui, de l’esprit, il en a, si l’on veut ; mais je n’ai pas dit que personne…

La comtesse.

Autant de grâce, de délicatesse…

Marguerite.

Pour de la délicatesse, c’est possible, mais de la