Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/217

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n’est ainsi que lorsqu’il est tout seul. Il demandera, peut-être, alors son chemin ; mais, qu’il vous donne le bras, il le saura de reste.

La comtesse.

Vous m’encouragez, je le vois. Mais est-il possible à une femme d’aborder de certaines questions…

Prévannes.

Eh ! madame, ne l’aimez-vous pas ?

La comtesse.

Mais êtes vous bien sûr qu’il m’aime ? Cette madame Darcy…

Prévannes.

Ah ! voilà le lièvre. C’est en pensant à cette femme-là que vous me disiez tout à l’heure que ce pauvre baron, après votre mariage, était allé je ne sais où… Mais vous parliez d’histoire ancienne.

La comtesse.

Croyez-vous qu’il en soit tout fait détaché ?

Prévannes.

Vous pourriez dire quelque chose de plus… mais pour détaché, sans nul doute, car il n’en parle plus, maintenant, pas même pour en dire du mal.

La comtesse.

Il l’a beaucoup aimée ?

Prévannes.

On ne peut pas davantage. Cette cruelle maladie, qui a failli le mettre en terre, et cette défiance boudeuse qu’il en a gardée, sont autant de cadeaux de cette