Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/237

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La comtesse, le regardant écrire.

Ah ! qu’est-ce que vous écrivez là ?

Prévannes.

Laissez-moi achever.

Il se lève.

Tenez, voilà tout ce que je peux faire pour vous.

La comtesse.

Voyons.

Elle lit :

« Si je veux vous en croire, madame, vous m’aimez ; mais est-ce assez de le dire ? Vous êtes sûre de mon cœur ; que rien ne retarde plus mon bonheur ; acceptez ma main, je vous en supplie ! » En vérité, Prévannes, vous plaisantez toujours. Quel usage voulez-vous que je fasse de ce billet-là ? Il est inconvenant.

Prévannes.

Comment, inconvenant ?

La comtesse.

Mais assurément : « Si je veux vous en croire… » C’est d’une fatuité !

Prévannes.

Eh ! madame, pour une fois par hasard que je puis être fat près de vous impunément, laissez-moi donc en profiter !

La comtesse, regardant à la fenêtre.

J’entends une voiture. C’est votre ami qui revient.