Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/240

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Prévannes.

Dame ! écoute donc ; elle n’est peut-être pas contente. Tu ne l’as pas trop bien traitée ce matin.

Valbrun.

Moi ! je n’ai rien dit, que je sache…

Prévannes.

Oh ! tu as été très poli ; quant à cela, il n’y a pas à se plaindre. Mais si tu crois que c’est avec ces manières-là…

Valbrun.

Comment ?

Prévannes.

Ce n’est pas ce qu’on te demande.

Valbrun.

Quel tort puis-je avoir ? Elle m’a annoncé que rien ne s’opposait plus à notre mariage… et je lui ai répondu… que j’en étais ravi.

Prévannes.

Oui, tu lui as dit que tu étais ravi, mais tu ne l’étais pas le moins du monde. Crois-tu qu’on s’y trompe ?

Valbrun.

Je n’en sais rien. Mais, en vous quittant tout à l’heure, je suis allé chez mon notaire, et j’ai pris tous mes arrangements pour ce mariage.

Prévannes.

En vérité ?

Valbrun.

J’en viens de ce pas, et je n’ai point fait autre chose.