Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Prévannes.

Si tu pouvais, si tu croyais… Ah ça ! tu n’es donc pas décidé ?

Valbrun.

Si fait ; mais je tremble quand j’y pense.

Prévannes, à part.

Je crois que je vais remettre mon billet à sa place.

Haut.

Mais enfin, oui ou non, la comtesse te plaît-elle ?

Valbrun.

Peux-tu en douter ? Ce n’est pas plaire qu’il faut dire ; elle me charme, elle m’enchante. Je ne connais personne au monde qui puisse soutenir la moindre comparaison.

Prévannes.

Vrai ?

Valbrun.

Tu ne l’as pas appréciée…

Prévannes.

Si fait.

Valbrun.

Tu l’as vue en passant, à travers ton étourderie. Avec sa franchise, elle a de l’esprit ; avec son esprit, elle a du cœur. C’est la grâce et la beauté mêmes… Quand je la regarde… je vois le bonheur dans ses yeux.

Prévannes.

Que ne lui dis-tu tout cela plutôt qu’à moi ? Est-ce que tu veux m’épouser ?